Les constructeurs de logements individuels ont retrouvé le sourire, avec une reprise des ventes effective sur les sept derniers mois de l'année. Si de 120.000 à 126.000 maisons devraient être commercialisées d'ici à la fin de l'année, les professionnels tablent sur un premier semestre 2017 incertain, période électorale oblige. Détails.

Après trois ans de chute importante, le marché de la maison individuelle retrouve la voie de la croissance et semble même se consolider. Ainsi, sur les 12 derniers mois, l'évolution des ventes est de +11.5%, par rapport aux 12 mois précédents, à 118.200 unités.

 

En détails, la hausse des ventes a été importante jusqu'en juin 2016, mais la dynamique s'est ralentie en juillet, notamment en raison des grèves à répétition, des pénuries de carburants qui ont perturbé les déplacements, des inondations ou encore des attentats. « Il y a eu un vrai coup de frein. Mais nous attendons les indicateurs d'août et septembre qui devraient confirmer un marché porteur tant en maison individuelle qu'en promotion. Et malgré ce ralentissement de juillet, nous estimons à +12% les augmentations de prises de commandes », explique Patrick Vandromme, président de LCA-FFB, ce jeudi au cours d'une conférence de presse.

 

Toutes les régions dans le vert

 

Par région, le marché reste bien orienté, avec des chiffres positifs sur toute la France. Des disparités sont à noter : sur les mois de mai-juin-juillet 2016, le Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes restent sous la barre des 10%, tandis que le Centre-Val-de-Loire et la Normandie affichent respectivement +33% et +29%.

 

« Bien sûr, les chiffres sont encourageants, mais on est conscient que les niveaux de 2006 et 2007 sont loin d'être atteints », reconnaît Patrick Vandromme. Ainsi, les 118.200 maisons vendues sur les 12 derniers mois sont loin des 168.115 unités commercialisées en 2006. « Raisonnablement, on devrait atteindre les niveaux de 2008-2009 », souligne-t-il. A signaler que les différentes évolutions des ventes sont liées aux politiques mises en place : plan de relance (2009), PTZ reconfiguré (2011) ou PTZ amélioré (2015)…

 

Année électorale = incertitude

 

« Le rabotage du PTZ en 2011 a exclu les jeunes ménages, a vu l'âge moyen des acheteurs augmenter et a réduit la part des primo-accédants. La tendance devrait cependant s'inverser en 2016 », rassure le président de LCA-FFB. Car il faudra compter avec des taux de crédit toujours plus bas, l'effet positif du nouveau PTZ et du dispositif Pinel. L'organisation estime ainsi entre 120.000 et 126.000 le nombre de maisons vendues sur l'année 2016. Mais petit bémol : « Année d'élections oblige, je pense que les prises de commandes ne seront pas aussi bonnes sur le premier semestre 2017, prédit Patrick Vandromme. Un trou d'air est attendu sur cette période ». Prudence donc.

 


Maisons et réglementation
«En cinq ans, le prix du terrain s'est accru de 40% alors que les prix des maisons sont restés stables, à +12%, constate Patrick Vandromme. Une conséquence du surcoût de la RT 2012 ». Si les professionnels ont su au final négocier le virage de cette réglementation, il n'en sera pas forcément de même avec le futur socle réglementaire énergie-carbone de 2018-2020. « Que l'on nous laisse expérimenter !, clame Dominique Duperret, délégué général de LCA-FFB. Que l'on nous donne une approche de ce que ce socle pourra être - même si le délai imparti est à notre avis trop court - pour expérimenter et rectifier le tir d'ici à 2020 », poursuit-il. Avant d'ajouter : « Il y a une vraie inquiétude car nous entrons cette fois dans un monde où les enjeux techniques liés à la consommation et au carbone sont complexes ».

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