Au-delà des discours, en continu depuis des semaines, sur la crise et ses effets, l'Union des Maisons Françaises (UMF) souhaite davantage communiquer, en 2009, sur la « capacité de rebond » du marché de la maison individuelle. Explications.

Lors d'un point avec la presse ce mardi, le président de l'UMF, Christian Louis-Victor a présenté les axes de développement potentiels du secteur de la maison individuelle pour l'année qui s'annonce, par tous, comme très difficile.
D'abord, les chiffres : à fin décembre 2008, le ministère de l'Ecologie annonçait un recul de -16.7% pour les autorisations de construire, et une baisse de -15.7% pour les mises en chantier. Et pourtant. Dans un marché fortement impacté par la crise, l'Union se veut optimiste et insiste sur le fait que, d'une part, le secteur diffus de la maison individuelle (soit celui hors du secteur de la promotion) est moins sévèrement touché que celui de la promotion. Ainsi, le premier enregistre une baisse de 23% (150.000 unités), tandis que le second accuse un repli de 40% par rapport à 2007. Toutes les régions sont concernées, « mais plus particulièrement les régions PACA (-37%), et Ile-de-France (-30%), alors que le Languedoc (-12%) et le Sud-Ouest (-17%) résistent mieux.

Les primo-accédants, moteur de la relance

Mais la bonne nouvelle de l'UMF, c'est l'annonce que le marché de la primo-accession est celui qui porte les meilleurs espoirs en termes de capacité de rebond en 2009. En détail, la primo-accession sur le secteur diffus affiche un recul de 11%, bien moins important que celui enregistré par le marché de la secundo-accession (-31%). A ce chiffre, l'UMF évoque deux raisons principales : les besoins structurels en logements depuis une trentaine d'années ; une resolvabilisation relative des ménages due aux dernières mesures telles que la baisse des prix du foncier, le doublement de prêt à taux zéro (PTZ) ou encore la baisse progressive des taux d'intérêt. L'UMF estime tout de même que ce « rebond » ne saurait intervenir sans un « environnement économique global », qui relancerait la consommation.
Toutefois, ajoute Christian Louis-Victor, si le foncier a connu une baisse en 2008 (-10%), tandis que les prix de vente, eux, des maisons individuelles, n'ont pas régressé, « il est urgent de ne pas attendre ». En effet, il souligne « une situation paradoxale entre un moral des ménages en berne qui incite à un attentisme néfaste et des mesures favorables, mais temporaires, qui devraient les inciter à ne pas attendre ».

Le salut par l'étalement urbain ?

Enfin, si la détérioration de la conjoncture s'est aggravée sur le dernier trimestre 2008, il semble que le mois de janvier redonne quelque espoir aux constructeurs de maisons individuelles. « Il y a eu un basculement commercial », note Christian Louis-Victor. Cela s'est concrétisé par un afflux de visites sur le web, où les constructeurs ont pu enregistrer un regain de demandes d'informations et de devis de la part des particuliers. « Notamment chez les jeunes et les primo-accédants », renchérit-t-il. L'annonce du doublement du PTZ pourrait en être le moteur… De plus, un autre phénomène apparaît en substance : la demande croissante de produits nouveaux tels que les maisons BBC, par exemple. « Désormais, avoir dans son catalogue au moins une offre de maison BBC en entrée de gamme est devenu indispensable », rétorque le président de l'Union. La qualité, certes, mais « maîtrisable en termes de coût », insiste-t-il. Pour exemple, l'UMF indique que « le bilan énergétique de vie d'un ménage habitant une maison BBC à 30 km d'une ville se révèle bien meilleur que celui d'un logement collectif situé en centre urbain et antérieur à 1975 ». La périurbanisation aura donc son rôle à jouer pour sortir de la crise du logement…

actionclactionfp