Les ventes de maisons individuelles se sont établies à 126.600 en 2012, enregistrant la plus forte chute depuis vingt ans (-16%). Et l'avenir ne s'annonce pas mieux, puisque l'Union des Maisons Françaises prédit une baisse de 25% pour cette année. Retour sur ce "parcours grippé".
"Il existe une véritable crise structurelle entre le besoin réel de logements et la capacité à en produire, qui, en outre, se trouve confrontée à une idéologie gouvernementale privilégiant la densification et l'urbanisme alors que la majorité des Français vivent en dehors des métropoles", a indiqué, ce jeudi, Christian Louis-Victor, président de l'Union des Maisons Françaises, qui regroupe la grande majorité des constructeurs. C'est avec un air grave qu'il a dévoilé un bilan "grippé" pour l'année 2012 : sur un an, les ventes de maisons ont chuté de 16%, dont -32% sur la primo-accession (cœur de cible des Cmistes, ndlr), soit une perte de 22.000 ventes par rapport à 2011 ; et la tendance pour 2013 n'est pas plus encourageante, puisque l'Union prévoit une baisse de 25% des ventes. Pour couronner le tout, le mois de janvier affiche un plongeon de 38%, par rapport à janvier 2012.
Les secundo-accédants à la rescousse !
"Pour être sûr de la tendance, nous attendons en général fin mars. Mais, par expérience, le mois de janvier donne généralement la tendance de l'année entière", confirme le Président. Les professionnels sont d'autant plus touchés puisqu'au cours de la seule année 2012, la perte de 22.000 maisons a mis en péril au minimum 30.000 emplois directs sur le secteur. "C'est le taux de friabilisation du socle de l'emploi", précise Christian Louis-Victor, qui ne nie pas qu'il y ait bien eu des dépôts de bilan au cours de l'année écoulée.
Toutes les régions sont affectées, notamment les façades atlantique et méditerranéenne, qui jusqu'à présent portaient l'activité. Quant au profil des ménages accédants en maisons individuelles, il a évolué compte tenu du fait que la part des primo-accédants a fortement chuté (-30%), au profit d'un léger redressement des secundo-accédants (+3%). D'où un âge moyen passé de 39 à 43 ans en quatre ans. "La remontée des secundo-accédants a été un élément stabilisant, mais pas suffisant pour prendre le relais et compenser la chute des primo-accédants", a constaté Christian Louis-Victor.
Doubler le PTZ+, une priorité
Le président a fustigé des mesures gouvernementales "inaptes" à relancer le secteur, l'accusant même de ne pas considérer l'accession à la propriété comme une priorité. Il pointe également des contradictions entre la réquisition de logement affichée et le souhait de faire revenir les investisseurs institutionnels, par exemple. Et de marteler : "La première chose que nous demandons - et j'aurai encore l'occasion de le dire à la ministre du Logement que je rencontre le 2 avril prochain - c'est le doublement immédiat du PTZ+ sur au moins deux ans !".
Forte du constat que 48% des personnes ayant un projet immobilier sont attirées par la maison individuelle (source Baromètre Ifop - novembre 2012), l'Union n'entend pas baisser les bras, et compte sur des leviers tels la RT 2012, qui aura la vertu de professionnaliser encore plus les acteurs du secteur.