Alors que le salon Faire construire sa maison vient de fermer ses portes, la conjoncture du marché de la maison individuelle est plutôt mitigée, à en croire l'Union des maisons françaises. Ainsi, la fédération prévoit une baisse des ventes de -5 à -7% à fin 2011, notamment en raison des tensions sur les prix liées aux obligations du BBC, et de la hausse du prix du foncier.
Le nombre de ventes de maisons individuelles a baissé de 4% entre fin juillet 2010 et fin juillet 2011, a indiqué vendredi l'Union des maisons françaises (UMF), lors d'un point presse sur le salon Faire construire sa maison.
Une baisse qu'accusent les constructeurs, mais qui reste à pondérer selon les régions. En effet, celles qui tractent le marché depuis une quinzaine d'années - Bretagne en tête - ont vu leurs ventes s'effondrer, entre -6 et -12% sur un an en moyenne. En revanche, celles de la façade Est et du Centre tirent leur épingle du jeu (3% dans le Centre-Est). Si la fédération attend avec impatience les résultats du mois d'août, elle envisage tout de même une activité qui devrait s'achever entre -5 et -7% au 31 décembre 2011. Dans ces conditions, la fédération s'achemine vers un « atterrissage en douceur », et compte sur un marché globalement soutenu par ses fondamentaux, et notamment le besoin de quelque 400.000 logements à produire chaque année. L'immobilier qui reste une valeur refuge, même en période de crise, sera néanmoins chahuté par une demande qui devrait s'effriter encore davantage en raison de la dégradation de la solvabilité des ménages qui se poursuit et par la remontée des taux d'intérêt.
PTZ+ : retour aux sources…
Toutefois l'Union, et son président Christian Louis-Victor, ne veut pas parler de catastrophisme. La fédération entend bien continuer les combats qu'elle mène depuis toujours pour un « confort accessible » en maison individuelle. Pour cela, ses préoccupations pour l'avenir se contreront, d'une part, sur les dérives du PTZ+ qui, selon elle, a généré trop peu de travaux utiles à la filière bâtiment et donc à l'emploi. « Il est urgent de redonner au PTZ+ les fondamentaux de sa création originelle », clame son président, qui explique que l'ouverture de ce dispositif à l'ancien sans condition de travaux a perverti le système. Il préconise ainsi un octroi conditionné par des plafonds de ressources et un recalibrage des montants. D'autre part, la construction BBC reste un grand point d'interrogation pour la filière. Si la montée en puissance du BBC, qui s'est traduite dans les offres de prêt en 2010 et dans la distribution de labels, la demande reste à la peine car sa traduction financière et la solvabilité des ménages ne sont pas au rendez-vous.
A l'horizon de l'entrée en vigueur de la RT 2012 pour les maisons individuelles, au 1er janvier 2013, l'Union s'interroge sur le surplus de financement lié à la construction BBC. En effet, aujourd'hui considérés comme logements « performants » dans les textes du PTZ+, qu'adviendra-t-il de ces logements BBC au 1er janvier 2013 ? « A priori, ces logements, qui ne feront qu'appliquer la norme réglementaire, ne pourront plus bénéficier des surplus de financement actuels, la notion de performance étant réservée à ceux qui auront un label sanctionnant des contraintes supérieures. Or, au 1er janvier 2013, il est évident que les surcoûts du BBC n'auront pas été lissés et absorbés par la filière », reconnait l'Union. Christian Louis-Victor a indiqué avoir transmis ces observations au secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu.