L'agence d'architecture ACAU a réussi le tour de force d'ériger une maison de 180 m2 sur une parcelle étriquée de l'hyper-centre de la cité phocéenne. Un garage, quatre chambres, plusieurs espaces extérieurs... L'habitation réunit de nombreux espaces de vie fonctionnels et modulables. Découverte en images de ce projet lauréat des Trophées de la Construction 2015.
Une petite parcelle d'à peine sept mètres de large et dix mètres de long située le long d'une traverse urbaine en plein cœur de Marseille. Etant donnée sa position enclavée et sa configuration particulièrement exiguë, rien ne pouvait laisser présager qu'un jour elle accueillerait une maison. Et pourtant, c'est bien ce qui est arrivé ! Une habitation de 180 m2 habitables répartis sur trois niveaux a émergé dans ce tissu urbain particulièrement dense. Un véritable petit miracle rendu possible grâce aux architectes de l'agence ACAU.
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A noter : ce projet est lauréat des Trophées de la Construction 2015, dans la catégorie "Construction-Logement individuel".
Un projet assujetti à de nombreuses contraintes
En plus de toutes les particularités propres au terrain, les architectes ont dû faire face à des contraintes financières. "Les propriétaires disposaient d'un budget très serré, indique Abdelkader Chaou. Il nous a donc fallu trouver des solutions peu onéreuses pour répondre à leurs attentes". "Le béton, matériau économique par excellence, en est une parmi d'autres", poursuit-il. "Il a d'ailleurs été associé à de la tôle en aluminium, matériau également peu coûteux".
Les deux matériaux se partagent ainsi la façade de la maison : le béton sert à toute la partie structurelle - dans le projet, les façades sont porteuses - et l'aluminium à toutes les menuiseries : porte de garage, fenêtres et garde-corps.
Le béton, matériau phare du projet
Le béton de la façade interpelle par son aspect brut et son apparence bois atypique. "La parcelle n'étant pas accessible aux gros engins de chantier, il nous a fallu revenir à la méthode traditionnelle de fabrication du béton c'est-à-dire en utilisant des bétonnières et des coffrages bois. Ces derniers ont laissé des empreintes que nous avons souhaité conserver. Elles donnent du cachet au bâtiment. Par cette esthétique radicale, la maison se démarque des constructions avoisinantes", raconte Abdelkader Chaou.
Une parcelle optimisée au maximum
Pour optimiser au mieux l'espace disponible sur la parcelle, les architectes ont fait le choix de faire aller la maison jusqu'en limite de propriété dans la largeur et de l'implanter en bordure de rue. Dans le sens de la longueur en revanche, elle ne va pas jusqu'au bout du terrain, libérant ainsi un espace pour un petit jardin à l'arrière.
Des façades rythmées par des lignes obliques
Outre les matériaux, les façades sont dynamisées par des lignes obliques qui leur donnent du relief et mettent en exergue certains éléments qui les constituent comme le «bow-window» situé à l'arrière de la maison. "Elles apportent de la cohérence au projet car elles sont calquées sur la forme de la parcelle", précise Abdelkader Chaou.
Mais au-delà de l'aspect esthétique, elles ont de vraies raisons d'exister. Si le garage s'inscrit légèrement en retrait de la rue, c'est en effet aussi pour faciliter l'accès de la voiture. Le débord de toiture créé à l'arrière par l'une des obliques permet, quant à lui, de protéger du soleil une partie du jardin.
Des perspectives et des vues inspirées de l'œuvre Corbuséenne
La maison se déploie sur trois niveaux. A l'intérieur, grâce aux façades qui sont porteuses, de grands plateaux libérés de poteaux et traversés par un seul et même escalier qui parcoure tout le logement. Un langage architectural radical qui n'est pas sans rappeler celui de Le Corbusier, architecte dont le travail - en particulier la fameuse Cité Radieuse - a marqué la région marseillaise. "Nous revendiquons cette filiation. Il est définitivement pour nous un architecte inspirant".
Une maison sur trois niveaux
Au rez-de-chaussée : un garage et une chambre. "Le garage offre de belles proportions car le propriétaire, très féru de bricolage, voulait avoir la place d'y aménager un vrai atelier. Quant à la chambre, elle est destinée aux amis de passage mais, à terme, elle pourrait devenir celle des propriétaires capables de monter dans les étages", commente l'architecte.
Les pièces de vie en hauteur pour dégager des vues
Au premier étage : trois chambres et une salle de bains. Enfin, au deuxième étage (voir photo) : les pièces à vivre. "Nous avons choisi de les installer tout en haut de l'habitation de manière à dégager un maximum de vues sur le paysage", indique notre interlocuteur.
Une maison fonctionnelle et évolutive
Le deuxième étage où sont regroupées les pièces à vivre entretient une relation particulière avec l'extérieur puisqu'il est agrémenté d'une terrasse au sud (voir photo ci-dessus) et d'un "bow-window" au nord. Dénué de cloisons, il est librement aménageable. De quoi combler les attentes des propriétaires qui rêvaient d'une maison "fonctionnelle et évolutive".
Trois espaces extérieurs distincts
Bien qu'elle soit implantée en plein centre-ville, la maison dispose de trois espaces extérieurs distincts : une terrasse (photo ci-dessus), un petit jardin à l'arrière et un toit-terrasse.
Fiche technique
Lieu : Marseille
Surface : 180 m2
Programme : construction d'une maison de ville située sur une traverse
Maître d'œuvre : Agence ACAU (www.acau-architectes.com)
Budget : 220.000 € HT
Surface : 180 m2
Programme : construction d'une maison de ville située sur une traverse
Maître d'œuvre : Agence ACAU (www.acau-architectes.com)
Budget : 220.000 € HT
Ci-dessus, l'escalier qui parcoure la maison. Ici, la dernière section qui mène au toit-terrasse.