Des cubes aux façades réfléchissantes se fondent dans le paysage varois

Au vu du terrain boisé, pentu et escarpé, Pascal Grasso propose de jouer sur différents niveaux de terrasses, et d'utiliser notamment les murs de pierres sèches disséminés sur le terrain. L'idée de différents volumes prend alors forme, disposés à l'aide de ces murs de pierre qui deviennent soit murs de soutènement, murs de façade ou murs intérieurs. "Jouer sur des volumes différents permet de décomposer le programme de façon à ne pas avoir quelque chose de monolithique", nous explique-t-il. Chacun des blocs prend une orientation différente, offrant des vues différentes aussi aux occupants. Ils ont également des positions distinctes sur le terrain : posé au sol, en légère lévitation, en porte-à-faux et empilé.

Le cube prend aussi toute sa dimension dans la séparation des espaces. Avoir des blocs distincts permet ainsi d'isoler les espaces enfants/parents. "L'objectif était aussi de faire en sorte que tous les espaces résiduels deviennent des espaces de vie", complète l'architecte. C'est pourquoi les circulations qui relient les blocs entre eux font office de lieu de passage, mais sont aussi agrémentées de dressing et autres étagères. Allier l'utile à l'agréable…

Du côté des matériaux, Pascal Grasso a fait le choix de la pierre, du verre, de l'acier et du béton. "Le béton, parce que le site est proche de la falaise, il rappelle le paysage un peu dur et escarpé alentours. Et c'est aussi une manière de faire écho à l'environnement, en restant dans des matières minérales", souligne-t-il. Le béton a été coulé dans des coffrages dont le fond est constitué de planches de bois sablées au préalable, ce qui apporte des modénatures de façade et du relief également. L'inox a été utilisé pour concevoir la piscine, la cuisine, les escaliers intérieurs et les garde-corps.

Quant au verre, largement présent sur toutes les façades de la maison, il est la clé de voûte du projet. Ainsi, il est réfléchissant, ce qui permet de voir sans être vu. De loin, la journée, les façades reflètent le paysage environnant, la maison est alors totalement fondue dans la végétation. S'il réduit l'apport lumineux dans la maison, ce sont bien les casquettes latérales et en partie haute des cubes en béton qui assurent la protection solaire.

"Nous n'étions pas soumis à une réglementation spécifique, note l'architecte, mais nous avons fait preuve de bon sens". Ventilation naturelle, plancher chauffant-rafraîchissant, pompe à chaleur, toiture végétalisée sont tout de même au rendez-vous.

L'approche minimaliste de Pascal Grasso s'inspire notamment des œuvres de Donald Judd, connu pour ses séries de volumes en béton installés dans le désert de Marfa (Texas), ainsi que du Land Art, pratique qui consiste à utiliser les éléments de la nature présents sur le site. Pari réussi.

Du béton, certes, mais presque invisible, tant il s'intègre dans le paysage.

Des murs de pierres sèches existaient sur le terrain. Pascal Grasso s'en est servis pour soutenir ses blocs de béton. Certains font ainsi office de murs de séparation et de soutènement, d'autres comme mur de façade.

Le garage, relié à la villa par un ascenseur et un tunnel, a été repeint en rose. Une petite folie des habitants...

Un impressionnant porte-à-faux abrite le bâtiment principal. Il est suspendu à des poutres en toiture.

On se rend bien compte de la difficulté du terrain, escarpé et pentu.

Programme : Maison de vacances
Lieu : Var (France)
Architecte : Pascal Grasso Architectures (www.pascalgrasso.com)
Photographe : Cyrille Weiner (http://www.cyrilleweiner.com)
Surface SHON : 442 m2
Terrain : environ 3.000 m2
Durée des travaux : 18 mois
Date de livraison : 2014
Entreprise Générale : Léon Grosse
Ingénierie structure / façades : ARCORA