Le cuivre est déjà très présent dans les habitations sous forme de canalisations, de robinetterie ou de fils électriques, et a toujours été utilisé par les maîtres couvreurs. Ce matériau, 100 % recyclable, apparaît aujourd'hui sur les façades comme élément architectural original. Zoom sur une maison HQE francilienne achevée en septembre 2011.
Le cuivre est historiquement utilisé par les couvreurs, notamment pour les toitures d'édifices religieux ou pour des grands équipements tels l'opéra Garnier à Paris. Egalement présent dans les équipements des maisons, sous forme de canalisations ou de fils électriques, le « métal rouge » apparaît aujourd'hui sur les façades des habitations comme solution esthétique et performante dans la recherche de l'efficacité énergétique. Aussi, les projets qui arborent une peau métallique cuivrée se multiplient-ils aux quatre coins du pays.
A Malakoff (Hauts-de-Seine), c'est une maison « Haute Qualité Environnementale » de 160 m² qui a été construite à l'emplacement d'un ancien café. Conçue par le cabinet parisien VO architectes, elle présente à la rue une façade d'inspiration industrielle composée de larges surfaces vitrées et d'un bardage en rutilant cuivre brut. Olivier Jousselin, l'architecte, explique ce choix : « Nous voulions à tout prix éviter que cette maison de ville sur trois étages ait l'allure d'un petit immeuble de bureaux. C'est là que le cuivre intervient ! Il apporte un élément précieux et différenciant mais s'intègre bien au bâti environnant. Sa facilité de mise en œuvre a également été un critère de choix ».
Le cuivre s'inscrit dans la démarche environnementale
Car le cuivre est un métal ductile, malléable, qui permet de réaliser des formes architecturales audacieuses. Généralement mis en œuvre avec une ossature bois, le bardage en cuivre s'accompagne systématiquement d'une isolation performante (laine de chanvre, ouate de cellulose, etc.). Il permet donc de répondre aux besoins de sobriété énergétique des maisons modernes. La façade de la maison de Malakoff, elle, fait appel à une isolation par l'extérieur enduite de chaux peinte en gris (côté rue) et en vert (côté cour). Cette couleur a été choisie dans l'idée d'obtenir, dans quelques années, une harmonie entre les différentes parties de la façade. En effet, le processus naturel d'oxydation du cuivre amènera le bardage à prendre une teinte verte caractéristique. Un vieillissement qui a l'avantage de protéger la façade et d'améliorer encore sa longévité.
La patine naturelle dispense même le propriétaire de tout entretien : les revêtements de cuivre n'ont pas besoin de peinture ni de vernis. Résistant à la corrosion, le cuivre est également antifongique et imperméable, empêchant l'installation de mousses et de plantes. Et les avantages environnementaux du métal ne s'arrêtent pas là : recyclable à l'infini (sans altération, ni perte de performances), il permet de réaliser une économie d'énergie de 85 % par rapport à la production de cuivre primaire. Dans le cadre de la démarche HQE, aux côtés de la chaux et de la peinture minérale, le cuivre constitue donc un atout pour limiter l'empreinte de la maison. L'impact peut d'ailleurs être évalué par les architectes grâce à aux FDES, consultables sur la base Inies.
Façade côté rue
La maison de ville de trois étages vue depuis la rue. L'architecte a choisi le cuivre notamment pour ses qualités esthétiques : "Il apporte un élément précieux et différenciant" tout en s'intégrant bien au bâti environnant. La volonté avouée était d'éviter que la maison ne prenne l'allure d'un petit immeuble de bureaux.
Façade au soleil
La couleur a conquis la propriétaire des lieux : "Je trouve fascinant que ma maison change d'aspect au fil des années, de l'orange flamboyant au vert turquoise". Le cuivre est le seul métal soumis à ce phénomène de vieillissement qui doit à terme protéger la façade et améliorer sa longévité.
Façade arrière
La façade arrière a été peinte en vert amande, de façon à obtenir, dans quelques années, une harmonie avec la teinte du cuivre qui sera alors oxydé.
Cuivre oxydé
En quelques années de patine, le cuivre rutilant se mue en métal vert-de-gris mat. Cette couche protectrice rend inutile l'application de peinture ou de vernis sur le bardage.
Détail de la gouttière
Egalement en cuivre, la gouttière s'intègre parfaitement au revêtement et évoluera dans le temps de la même manière. Le cuivre présente des propriétés antifongiques et imperméables qui en font le métal idéal pour ce type d'applications (étanchéité, transport de l'eau, toiture).
Entrée
La maison fait appel à une isolation par l'extérieur enduite de chaux peinte. En revanche, l'intérieur n'a pas recours aux propriétés antibactériennes de ce métal : les poignées de portes, les rampes d'escalier et les accessoires de robinetterie ne sont pas en cuivre. Une solution que l'on retrouve dans certains hôpitaux afin d'éviter la propagation des infections nosocomiales bactériennes.
Intérieur
Pour l'intérieur, des finitions brutes ont été privilégiées avec des revêtements en béton quartz ciré.
Baie vitrée
La lumière traverse la bâtisse de part en part et inonde en particulier le grand atelier situé au dernier étage. La démarche HQE du bâtiment est complétée par l'installation d'un ballon thermodynamique, d'une ventilation double flux et d'un système d'éclairage par spots LEDs basse consommation. La maison bardée de cuivre de Malakoff assure le confort de ses occupants et limite son empreinte énergétique.
Localité : Malakoff (92) ;
Architecte : Olivier Joussellin, VO architectes ;
Maître d'ouvrage : Valérie Sicard ;
Installateur : Richard Bricou ;
Surface : 160 m² ;
Etages : R+2 ;
Fin des travaux : septembre 2011