La ministre du Logement, Christine Boutin, a officiellement lancé mardi la commercialisation de la maison à 15 euros par jour, avec lobjectif ambitieux den vendre 5.000 dici à la fin de lannée. En attendant, près de 150 partenaires -promoteurs, constructeurs, établissements financiers- ont déjà adhéré à la charte proposée par la ministre. Présentation.
Cest avec un enthousiasme non dissimulé et visiblement communicatif que la ministre du Logement Christine Boutin a officiellement lancé la commercialisation des maisons pour 15 euros par jour. Un projet «mûrement réfléchi», selon les termes de la ministre et surtout, une «proposition viable et à la faisabilité certaine».
Un achat en deux temps
Lidée consiste à aider les foyers dotés de faibles revenus, à acheter leur résidence pour 15 euros par jour. La charte préconise la construction de maisons de 85 m2 minimum sur un terrain dau moins 250 m2. Le logement doit être livré «prêt à habiter», cest-à-dire sans finitions de peintures et doté dune cuisine susceptible de recevoir tous les équipements nécessaires. Financièrement, lopération cumulable à un prêt à taux zéro est censée coûter au bénéficiaire léquivalent de 15 euros par jour, soit 450 euros par mois (y compris les intérêts demprunt), hors terrain et hors éventuelles aides pour le logement. Concrètement, la facture sera donc plus élevée. Juridiquement lopération se réalise en deux temps, sur le modèle du portage du foncier : on achète dabord la maison pendant 18 à 25 ans, puis le terrain les 10 à 15 années suivantes. Cest un organisme du 1% Logement qui achète le terrain, à charge pour laccédant de lui rembourser le prix, avec les intérêts, une fois que la maison est remboursée.
Maison Borloo bis ?
Pour linstant, deux opérations de ce type seraient lancées dans le Val dOise et le Calvados. Deux projets seraient par ailleurs en gestation dans les Deux-Sèvres et dans le Vexin. Christine Boutin quant à elle, a fixé un objectif de 5.000 maisons dici à la fin de lannée. Un petit goût de déjà entendu qui rappelle le concept de maison à 100.000 lancé en grandes pompes par Jean-Louis Borloo en 2005 mais qui, trois ans plus tard, est retombé comme un soufflet. La charte des maisons pour 15 euros par jour ressemble dailleurs curieusement à celle qui a été signée à lépoque. A ce détail près : les maisons Borloo prévoyaient un terrain engazonné et une place de stationnement. Pour le reste, le système est similaire, mais tient compte dun budget moins serré et plus conforme aux réalités financières dune construction de maison. Ce qui explique sans doute lengouement généralisé de la part des partenaires, puisque lon compte déjà 150 signatures au bas de la Charte. Bien que la ministre du Logement sen défende, il ne fait aucun doute que la maison à 15 euros par jour tend à remplacer le dispositif mis en place par lancien Ministre du Logement. De fait, Yves Jégo, qui a développé le concept des maisons Borloo à Montereau a lui-même troqué le label «maison à 100.000 euros» contre celui de Maison à 15 euros par jour : «le nom a changé, mais cest le même produit qui sadresse à un couple à deux Smic» a-t-il admis le 7 avril dans les colonnes de nos confrères du Parisien.
Le doute des acteurs de terrain
La Confédération nationale du logement (CNL) dénonce une «supercherie». Pour lassociation de locataires, «la seule solution au besoin urgent de logements passe par un engagement massif de lEtat dans le logement social collectif».
En attendant, la concrétisation de cet outil daccession sociale à la propriété reste entre les mains des maires, lesquels auront la tâche de dégager du foncier. Selon lassociation des maires de grandes villes de France (AMGVF), «ce dispositif risque de coûter très cher à la collectivité ainsi quaux futurs accédants à la propriété». Son président Michel Destot pointe un dispositif qui «risque daccentuer le phénomène de létalement urbain auquel les élus locaux sont confrontés quotidiennement». En effet, les grandes villes accusent un réel déficit de foncier, ce qui contribue à en augmenter le prix. Difficile à concilier avec un objectif daccession sociale.
Un achat en deux temps
Lidée consiste à aider les foyers dotés de faibles revenus, à acheter leur résidence pour 15 euros par jour. La charte préconise la construction de maisons de 85 m2 minimum sur un terrain dau moins 250 m2. Le logement doit être livré «prêt à habiter», cest-à-dire sans finitions de peintures et doté dune cuisine susceptible de recevoir tous les équipements nécessaires. Financièrement, lopération cumulable à un prêt à taux zéro est censée coûter au bénéficiaire léquivalent de 15 euros par jour, soit 450 euros par mois (y compris les intérêts demprunt), hors terrain et hors éventuelles aides pour le logement. Concrètement, la facture sera donc plus élevée. Juridiquement lopération se réalise en deux temps, sur le modèle du portage du foncier : on achète dabord la maison pendant 18 à 25 ans, puis le terrain les 10 à 15 années suivantes. Cest un organisme du 1% Logement qui achète le terrain, à charge pour laccédant de lui rembourser le prix, avec les intérêts, une fois que la maison est remboursée.
Maison Borloo bis ?
Pour linstant, deux opérations de ce type seraient lancées dans le Val dOise et le Calvados. Deux projets seraient par ailleurs en gestation dans les Deux-Sèvres et dans le Vexin. Christine Boutin quant à elle, a fixé un objectif de 5.000 maisons dici à la fin de lannée. Un petit goût de déjà entendu qui rappelle le concept de maison à 100.000 lancé en grandes pompes par Jean-Louis Borloo en 2005 mais qui, trois ans plus tard, est retombé comme un soufflet. La charte des maisons pour 15 euros par jour ressemble dailleurs curieusement à celle qui a été signée à lépoque. A ce détail près : les maisons Borloo prévoyaient un terrain engazonné et une place de stationnement. Pour le reste, le système est similaire, mais tient compte dun budget moins serré et plus conforme aux réalités financières dune construction de maison. Ce qui explique sans doute lengouement généralisé de la part des partenaires, puisque lon compte déjà 150 signatures au bas de la Charte. Bien que la ministre du Logement sen défende, il ne fait aucun doute que la maison à 15 euros par jour tend à remplacer le dispositif mis en place par lancien Ministre du Logement. De fait, Yves Jégo, qui a développé le concept des maisons Borloo à Montereau a lui-même troqué le label «maison à 100.000 euros» contre celui de Maison à 15 euros par jour : «le nom a changé, mais cest le même produit qui sadresse à un couple à deux Smic» a-t-il admis le 7 avril dans les colonnes de nos confrères du Parisien.
Le doute des acteurs de terrain
La Confédération nationale du logement (CNL) dénonce une «supercherie». Pour lassociation de locataires, «la seule solution au besoin urgent de logements passe par un engagement massif de lEtat dans le logement social collectif».
En attendant, la concrétisation de cet outil daccession sociale à la propriété reste entre les mains des maires, lesquels auront la tâche de dégager du foncier. Selon lassociation des maires de grandes villes de France (AMGVF), «ce dispositif risque de coûter très cher à la collectivité ainsi quaux futurs accédants à la propriété». Son président Michel Destot pointe un dispositif qui «risque daccentuer le phénomène de létalement urbain auquel les élus locaux sont confrontés quotidiennement». En effet, les grandes villes accusent un réel déficit de foncier, ce qui contribue à en augmenter le prix. Difficile à concilier avec un objectif daccession sociale.