CORONAVIRUS. Le président de la République est à nouveau intervenu au sujet de l'épidémie de coronavirus, ce 16 mars 2020 au soir. Il a annoncé un renforcement des mesures de confinement, mais également la création d'un fonds de solidarité pour soutenir les travailleurs indépendants.
Emmanuel Macron a annoncé un renforcement des mesures de prévention contre l'extension de l'épidémie de coronavirus, ce 16 mars 2020, quelques jours seulement après être intervenu une première fois. Comme les acteurs s'y attendaient, il a annoncé un renforcement de la lutte contre le fléau, de manière à "réduire nos déplacements et nos contacts au strict nécessaire", et ce pour "15 jours au moins", à compter du 17 mars 2020 à midi. "Partout sur le territoire français doivent demeurer les trajets nécessaires : faire ses courses avec discipline, en mettant les distances, aller se soigner, et aller au travail quand le télétravail n'est pas possible." Des sanctions frapperont ceux qui ne respecteront pas ces directives.
Faut-il comprendre que les chantiers sont fermés ? A priori, non
D'après un message diffusé lundi, en soirée, sur les réseaux sociaux par plusieurs antennes locales de la Fédération française du bâtiment (FFB), les pouvoirs publics ne souhaitent pas interdire la tenue des chantiers et les déplacements des salariés. "Suite à nos nombreuses interrogations pratiques, nous avons des premières réponses du ministère du Travail", dit ce message publié en premier lieu par Jacques Chanut, président de l'organisation. "Est ce que les ouvriers du bâtiment peuvent se rendre sur un chantier demain après-midi [donc mardi après-midi, NDLR] si les consignes sanitaires sont respectées ? OUI. Est-ce que les ouvriers du bâtiment peuvent travailler sur un chantier demain après-midi si les consignes sanitaires sont respectées? OUI. Faudra-t-il une autorisation de travail ? OUI, mais pas dès demain. Si le chantier est fermé par le maître d'ouvrage, pouvons nous demander sa réouverture? NON." Voilà qui semble donner de premières informations aux professionnels du secteur, en attendant des annonces officielles rapidement.
Un projet de loi sur le sujet sera rapidement présenté, et l'évolution des autres dossiers législatifs (comme la réforme des retraites) sera suspendue. Autre annonce forte : le 16 mars à midi, les frontières à l'entrée de l'Union européenne et de l'espace Schengen seront fermées. Les voyages avec un pays extérieur à l'UE sont suspendus pour trente jours.
Un fonds de solidarité pour les indépendants
Le Président a également évoqué les aides proposées aux entreprises : report des charges fiscales et sociales, soutien au report d'échéances bancaires et garantie par l'État de tous les prêts bancaires à hauteur de 300 milliards d'euros. Il a insisté sur les mesures de soutien réservées aux entreprises artisanales et aux TPE. "Celles qui font face à des difficultés n'auront rien à débourser en impôts et en contributions sociales", a-t-il assuré. "Les factures d'eau, de gaz, d'électricité et les loyers devront être suspendues." Pour les salariés, il a rappelé l'instauration d'un système massif de chômage technique. Mais a surtout annoncé la création d'un fonds de solidarité pour les entrepreneurs, commerçants, artisans, qui n'étant pas salariés n'ont pas accès à l'activité partielle. "Ce fonds sera créé et abondé par l'État, et le Premier ministre proposera aux Régions d'y contribuer", a-t-il noté.
Pour l'instant, un flou persiste sur les conséquences concrètes pour la tenue des chantiers et l'activité du secteur de la construction. Les compagnons pourront-ils se déplacer et se rendre sur site, ces trajets seront-ils considérés comme 'indispensables' ? La Fédération française du bâtiment, contactée lundi dans la soirée par Batiactu, nous a dit "attendre des précisions".
L'Union des entreprises de proximité (U2P) salue les annonces présidentielles
L'organisation professionnelles des entreprises de proximité (U2P) a salué, lundi soir par communiqué de presse, les décisions annoncées par le président de la République. L'U2P note en particulier "que les plus petites entreprises qui seront confrontées à des difficultés, n'auront rien à débourser, ni pour les impôts, ni pour les cotisations sociales". "Ces décisions répondent très précisément aux demandes formulées par l'U2P, notamment :
- Le report et les dégrèvements des charges sociales et fiscales
- Le report des mensualités de prêts bancaires
- L'obtention de fonds de trésorerie garantis par BPI France
- La création d'un fonds de solidarité destiné aux petites entreprises
- La suspension des factures de gaz et d'électricité ainsi que des loyers professionnels
- L'amélioration du dispositif de chômage partiel."
L'U2P appelle à ce que ces mesures soient mises en œuvre de manière "automatique" et avec "la plus grande simplicité".