Lyon-Turin : le tunnelier Federica entre en action

 

En effet, jusqu'il y a quatre mois, l'essentiel de la galerie de reconnaissance était creusé à l'explosif et à la pelle mécanique. Désormais, elle est réalisée à l'aide de ce tunnelier d'environ 2.400 t doté d'une tête de coupe d'un diamètre de 11,21 mètres, équipé de 76 molettes et conçu au Creusot (Saône-et-Loire) par le fabricant NFM Technologies. Ce dernier a été réceptionné avant l'été à l'issue de nombreux convois exceptionnels jusqu'en Maurienne.

 

450 ouvriers mobilisés en période de pic

 

A ce jour, 450 ouvriers sont mobilisés en période de pic sur ce chnatier. Il s'agit, pour l'heure, de travaux qualifiés juridiquement "de reconnaissance", mais ils sont dans l'axe et au gabarit de l'ouvrage définitif, dont ils sont, de facto, une composante, a signalé Matignon, ce jeudi.

 

Ces travaux côté français, permettront de mieux connaître un secteur à la géologie délicate, a ajouté de son côté, la société Telt. Ce chantier prévu sur cinq ans vient ainsi compléter les 9 km de descenderies, galeries de service et d'accès au tunnel transfrontalier déjà réalisés sur le versant français entre 2002 et 2010.Rappelons qu'en raison de la géologie difficile du chantier sur le front pennique (Ndlr : Plis synschisteux) sur la partie 1 et un front houiller en partie 1 et 3, ces travaux nécessitent la mise en œuvre d'un soutènement optimisé par blocs compressibles appelés cintres et déformables en fonction du mouvement du terrain. Une chose est sure : les premiers travaux du tunnel principal débuteront, à l'horizon 2017, pour une livraison prévue en avril 2022.

 

Côté italien, la galerie de reconnaissance de la Maddalenna, sur la commune de Chiomonte, en Val de Suse est en cours de percement. D'ores et déjà, 5.300 mètres sur 7.500 mètres ont été excavés.

 

"Un coup médiatique"

 

Ce jeudi, les opposants au projet, "Vivre et agir en Maurienne" ont dénoncé un "coup médiatique" et attendent du Premier ministre qu'il fasse connaître très vite le plan de financement français de ce projet.

 

Pour Europe Ecologie-les Verts, c'est un "projet absurde, démesuré et inutile, puisque des liaisons ferroviaires existent déjà, y compris pour le fret, et qu'elles sont pour le moment largement sous-exploitées". Les Verts ont dénoncé, dans un communiqué, son coût gigantesque au détriment des autres infrastructures ferroviaires de fret ou de voyageurs dans la Région, et la destruction de terres agricoles. Côté financier, le tunnel définitif, plus long que le tunnel sous la Manche, devrait coûter 8,6 milliards d'euros (en euros 2012) et être financé à 40% par l'Union européenne, 25% par la France et 35% par l'Italie.

 

De son côté, Manuel Valls a confirmé à l'issue de la visite que le projet de loi de ratification des ultimes traités franco-italiens sur le Lyon-Turin sera soumis au Parlement dès la rentrée. Il a aussi indiqué que "le financement de la quote part française pourra bénéficier des recettes de l'Eurovignette, surpéage sur les itinéraires transalpins applicable aux poids lourds."