Avant de devenir une mégalopole enlaidie par la pollution et saturée d'embouteillages, Jakarta fut un port dynamique à la riche architecture. Un mince espoir subsiste pour sauver ce patrimoine à la décrépitude avancée.
Lancée il y a une trentaine d'années, une ambitieuse campagne de réhabilitation de Batavia (l'ancien nom de la capitale indonésienne) a fait long feu. Aujourd'hui les élégants bâtiments de l'époque coloniale hollandaise poursuivent leur décadence, aggravée par le climat tropical et le trafic automobile.
Le quartier délabré de la vieille ville (Kota Tua), le long d'un port et de canaux pestilentiels, rebute les visiteurs. Il possède pourtant des centaines d'édifices de l'époque coloniale hollandaise, dont des maisons art déco des années 20 et 30, perdues au milieu d'immeubles de bureaux sans grâce construits dans les années 1960 et d'entrepôts et magasins vibrionnant.
«Il s'agit d'un ensemble vivant avec des boutiques, des commerces et des activités encore très actifs ici», explique Candir Attahiyyat, du service d'histoire et de muséologie de la ville.
Mais le site reste repoussant, alors que d'autres ports historiques de la région ont réussi à attirer les touristes en sauvegardant leurs richesses architecturales, comme Singapour ou Malacca (Malaisie). Jakarta a jusqu'alors échoué dans cette voie.
«L'image actuelle de la vieille ville peut se résumer en trois notions: pas sûre, pas confortable et difficile d'accès. Il faut que cela change», poursuit Candir Attahiyyat.
De jour, les amateurs de vieux immeubles qui affrontent l'odeur de la rivière Kalibesar et des égouts à ciel ouvert ont le coeur serré de voir le délabrement des façades anciennes et le chaos ambiant.
La situation pas très rose empire dès que la nuit tombe. Les rues sans trottoirs, mal éclairées et traversées par de gros rats, attirent un milieu interlope se finançant notamment grâce à la prostitution.
Alors que la capitale indonésienne célèbre cette année ses 479 ans, de timides signes d'un possible changement sont là.
«Cette fois, il y a la volonté politique et le gouverneur de la ville est très actif pour impliquer tout le monde», assure Budi Lim, un architecte à l'avant-garde des efforts privés pour réhabiliter le quartier.
Candir Attahiyyat confirme la nouvelle prise de conscience. Mais il explique que les avis diffèrent sur la stratégie à adopter.
Certains veulent un ravalement des façades pour attirer les touristes, d'autres des magasins prisés par les habitants de Jakarta. Les opinions sont partagées sur la nécessité d'interdire la zone au trafic automobile.
Selon Candir Attahiyyat, l'éclairage devrait être amélioré et les règles de circulation changées cette année.
«La vieille ville devrait être revitalisée pour la population de Jakarta, y compris ceux qui habitent déjà ici», affirme Budi Lim.
«Nous tentons d'ancrer des commerces dans le quartier», ajoute ce spécialiste en restaurations urbaines.
Un projet d'ensemble d'initiative publique fait toutefois cruellement défaut et selon des experts le gouvernement a d'autres chats à fouetter.
«Aujourd'hui l'accent est mis sur l'éradication de la pauvreté, une meilleure santé, une meilleure éducation, etc., alors la rénovation de la vieille ville n'est sûrement pas une priorité» (pour les autorités), déclare à l'AFP Arya Abieta, de l'Association des architectes indonésiens.
Le quartier délabré de la vieille ville (Kota Tua), le long d'un port et de canaux pestilentiels, rebute les visiteurs. Il possède pourtant des centaines d'édifices de l'époque coloniale hollandaise, dont des maisons art déco des années 20 et 30, perdues au milieu d'immeubles de bureaux sans grâce construits dans les années 1960 et d'entrepôts et magasins vibrionnant.
«Il s'agit d'un ensemble vivant avec des boutiques, des commerces et des activités encore très actifs ici», explique Candir Attahiyyat, du service d'histoire et de muséologie de la ville.
Mais le site reste repoussant, alors que d'autres ports historiques de la région ont réussi à attirer les touristes en sauvegardant leurs richesses architecturales, comme Singapour ou Malacca (Malaisie). Jakarta a jusqu'alors échoué dans cette voie.
«L'image actuelle de la vieille ville peut se résumer en trois notions: pas sûre, pas confortable et difficile d'accès. Il faut que cela change», poursuit Candir Attahiyyat.
De jour, les amateurs de vieux immeubles qui affrontent l'odeur de la rivière Kalibesar et des égouts à ciel ouvert ont le coeur serré de voir le délabrement des façades anciennes et le chaos ambiant.
La situation pas très rose empire dès que la nuit tombe. Les rues sans trottoirs, mal éclairées et traversées par de gros rats, attirent un milieu interlope se finançant notamment grâce à la prostitution.
Alors que la capitale indonésienne célèbre cette année ses 479 ans, de timides signes d'un possible changement sont là.
«Cette fois, il y a la volonté politique et le gouverneur de la ville est très actif pour impliquer tout le monde», assure Budi Lim, un architecte à l'avant-garde des efforts privés pour réhabiliter le quartier.
Candir Attahiyyat confirme la nouvelle prise de conscience. Mais il explique que les avis diffèrent sur la stratégie à adopter.
Certains veulent un ravalement des façades pour attirer les touristes, d'autres des magasins prisés par les habitants de Jakarta. Les opinions sont partagées sur la nécessité d'interdire la zone au trafic automobile.
Selon Candir Attahiyyat, l'éclairage devrait être amélioré et les règles de circulation changées cette année.
«La vieille ville devrait être revitalisée pour la population de Jakarta, y compris ceux qui habitent déjà ici», affirme Budi Lim.
«Nous tentons d'ancrer des commerces dans le quartier», ajoute ce spécialiste en restaurations urbaines.
Un projet d'ensemble d'initiative publique fait toutefois cruellement défaut et selon des experts le gouvernement a d'autres chats à fouetter.
«Aujourd'hui l'accent est mis sur l'éradication de la pauvreté, une meilleure santé, une meilleure éducation, etc., alors la rénovation de la vieille ville n'est sûrement pas une priorité» (pour les autorités), déclare à l'AFP Arya Abieta, de l'Association des architectes indonésiens.