Embauché en janvier 2007 par Anne Lauvergeon, Luc Oursel s'apprête à remplacer la présidente du directoire d'Areva, l'un des leaders du nucléaire.
L'Etat a décidé de ne pas reconduire à la tête d'Areva Anne Lauvergeon, dont le mandat s'achève à la fin du mois, et de la remplacer par Luc Oursel, directeur général délégué du groupe. Mme Lauvergeon a été reçue par François Fillon et il «lui a été confirmé» que «l'Etat soutiendrait la candidature de Luc Oursel à la présidence du directoire d'Areva», indique un communiqué du Premier ministre, ajoutant que ce choix a été pris «en accord» avec la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.
En 1984, Luc Oursel débute sa carrière à la Direction régionale de l'industrie et de la recherche de Rhône-Alpes comme chef de la division « Énergie et sous-sol ». Après une carrière chez Schneider Electric, en tant que directeur industriel, puis chez Geodis, en tant que directeur des filiales internationales, Luc Oursel a ensuite pris la direction d'Areva NP, la filiale des réacteurs. Issu du puissant corps des Mines et réputé pour son caractère, cet homme de 51 ans était venu apporter son expertise au groupe.
Le choix de Luc Oursel, déjà bien ancré au sein d'Areva, marque la volonté d'écarter Anne Lauvergeon sans heurter les salariés, inquiets à la perspective qu'un «outsider» prenne la tête du groupe dans le contexte difficile de l'après-Fukushima. En nommant celui qui est surnommé le «Kung Fu Panda» du nucléaire à la tête d'Areva, l'Etat désirait également privilégier «l'expérience industrielle et la connaissance du nucléaire».