Habitués à un gel des loyers en 2000 et 2001, les quelque 10 millions de locataires de HLM risquent d'avoir une mauvaise surprise au début de l'an prochain avec des annonces d'augmentations de l'ordre de 2%.

"Les prix des locations pourraient augmenter en moyenne aux alentours de 2% en 2002", indique-t-on prudemment à l'Union des HLM (3,5 millions de logements) où l'on juge "raisonnable" cette hausse, après deux années de gel des loyers.

La hausse des loyers à attendre dans les HLM est certes supérieure à l'inflation (1,2%) mais nettement moindre que l'indice INSEE du coût de la construction (ICC), qui sert de référence à la revalorisation des locations dans le secteur privé, a indiqué Claude Taffin, directeur des études économiques et financières de l'Union des HLM, interrogé par l'AFP. L'ICC évolue autour de 4%.

La grande majorité des HLM a dû se plier au mot d'ordre de leur présidence, qui a décidé l'été 1999 de geler les loyers en 2000 et 2001 en contrepartie d'un geste du gouvernement pour réduire leurs frais financiers.

Certains organismes en difficultés financières ont toutefois refusé, notamment ceux ayant des rentrées de loyers irrégulières ou qui ont procédé à d'importants travaux pour réhabiliter des parties communes dégradées.

Des sociétés d'économie mixte, affiliées au logement social, ont cependant continué à augmenter leurs loyers. C'est notamment le cas de la SIEMP (Société immobilière d'économie mixte de Paris), qui annonce pour 2002 une progression de près de 4% des loyers après des hausses similaires en 2001 et 2000, déplorent des locataires.

"Il se peut que certains bailleurs sociaux augmentent de plus de 2% leurs loyers mais dans des proportions qui devraient rester raisonnables car le parc de locataires est incapable d'absorber des hausses trop importantes", a ajouté M. Taffin.

L'union des HLM ajoute par ailleurs que pour préparer une sortie en douceur du gel, le gouvernement a fait diffuser une circulaire aux directions départementales de l'équipement (DDE) leur recommandant d'être vigilants.

Le logement social étant subventionné par l'Etat, les prix ne sont théoriquement pas libres. Mais les textes permettent aux bailleurs sociaux d'augmenter les loyers de 10% maximum par semestre. Cette latitude n'est jamais exercée, souligne M. Taffin, ajoutant que les organismes sont tenus d'informer les préfets des hausses décidées dans leur région.

Les préfets peuvent s'opposer à des augmentations et demander une révision de la hausse.

Sur les trois ans précédant le gel, les loyers HLM ont augmenté chaque année en moyenne de 1,4% à 2,1%. Dans le secteur privé, l'évolution a été du même ordre (1,4% en 2000 selon les derniers chiffres). Un décret limite également les hausses de loyers dans le secteur privé à Paris et dans la région parisienne lors du renouvellement des baux.

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