"Cette exposition est un véritable catalogue d'architecture. Les contributions proviennent aussi bien d'architectes célèbres que d'illustres inconnus. Mais d'une manière générale, les idées de bâtiments faisaient dans le spectaculaire, le grandiose", ajoute Elisabeth Maisonnier. L'évènement s'attarde particulièrement sur le "grand projet" de Ange-Jacques Gabriel, qui se soldera malheureusement par un "grand échec". "Il a proposé des plans extrêmement détaillés qui auraient grandement changé le château, en permettant une meilleure circulation et une harmonisation des façades, mais son rêve de reconstruction ne se réalisera pas." Par la suite, Louis XVI se dotera d'une sorte de ministre des Arts, dont le rôle et l'influence furent comparables à ceux de Colbert, en la personne de Charles Claude Flahaut de la Billarderie, comte d'Angiviller. En 1780, ce dernier proposera au monarque de sortir de l'impasse des projets de Gabriel et de lancer un nouveau concours d'architecture.
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Une partie des réponses à cet appel d'offres est exposé durant la visite, mais le "cahier des charges" de l'appel à idées lui-même n'a pu être retrouvé. "Ce que nous sommes en mesure d'affirmer, c'est que Louis XVI a hérité d'un château parfaitement hétéroclite, sans doute très laid, et donc plus du tout satisfaisant. Les réponses à ce concours sont globalement uniformes : il semblait difficile d'imaginer autre chose qu'une grande façade avançant sur la cour. Les contributeurs de ce second appel à idées étaient soit des architectes travaillant déjà au château, soit des architectes parisiens réputés davantage pour leur utopie que pour leurs constructions." Au final, les réponses n'étaient pas vraiment réalistes mais s'inscrivaient plutôt dans l'illusion de ce que devait être un palais. Quoi qu'il en soit, Louis XVI était certainement prêt à lancer les travaux de modernisation de Versailles. Mais, l'Histoire étant ainsi faite, rien ne pourra voir le jour à cause de la crise économique des années 1780 et de la crise politique et sociale qui s'ensuivra, prélude à la Révolution.