PRÉSIDENTIELLE 2022. Le Conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa) a invité plusieurs représentants des candidats à l'élection présidentielle à présenter leur programme sur le logement et l'urbanisme, face aux enjeux du changement climatique. Tour d'horizon de leurs propositions...

Certains représentants des candidats à la course à l'Elysée se sont réunis pour discuter de leur programme sur le logement et l'aménagement du territoire, dans le cadre d'un débat organisé par le Conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa), le 2 mars dernier. L'occasion d'aborder des thématiques larges, en réfléchissant à l'adaptation de l'habitat face au dérèglement climatique. "Nous faisons face à trois crises en 2022 : une crise de la biodiversité, des ressources et climatique", a rappelé Christine Leconte, présidente du Cnoa. "74% de la population mondiale en 2100 sera sujette à 20 jours de canicule mortelle par an." Un chiffre qui demande d'adopter un comportement anticipatif dans la construction des villes, a-t-elle assuré, ajoutant que les architectes ont des solutions qui permettaient de réagir à ce problème. Pour le Cnoa, s'adapter au changement climatique peut se faire en évitant de démolir ou encore en proposant des constructions qui fournissent un confort thermique d'été et d'hiver.

 

 

"La ville est devenue un produit"

 

Lors de ce débat, le Cnoa a tenu à interroger les représentants des candidats sur la politique de zéro artificialisation nette des sols (Zan) mais aussi des solutions pour redynamiser les centres-villes, tout en conservant le patrimoine. "Dans les prochaines années, nous allons faire encore mieux avec moins de matière, moins d'espace, moins de temps", a présagé la porte-parole de l'Ordre. Le développement de matériaux biosourcés doit se faire avec l'aide des pouvoirs publics, selon elle, pour travailler sur une architecture en circuit court. Tout cela nécessite de former les professionnels du secteur de la construction à ces nouveaux enjeux environnementaux.

 

Christine Leconte a demandé plus "d'économie de proximité, de travail en utilisant des matériaux locaux et en permettant à un architecte qui se forme sur les biosourcés de ne pas aller chercher du bois à l'autre bout du monde". Sur la question du logement, dont se sont largement emparés les représentants des candidats, Christine Leconte prédit que les rénovations ne seront plus seulement techniques mais globales. Pour cela, elle estime que la France a besoin de passer d'une politique de logement à une politique de l'habitat, en intégrant la question environnementale. La crise sanitaire qui secoue le pays depuis deux ans a amené les Français à se questionner sur la qualité de leur logement. "Ils cherchent un logement calme, confort, avec espace extérieur et proche de services", a-t-elle résumé, regrettant que la ville soit devenue "un produit économique".

 

 

Profitant de se trouver face aux porte-paroles des candidats, elle a appelé à avoir une vision stratégique et politique qui prenne en compte l'aménagement du territoire. "Nous pouvons faire mieux avec moins, il suffit simplement de s'en donner les moyens, de revoir les marges trop importantes et de travailler sur le coût du foncier", a jugé la présidente du Cnoa. Elle a demandé à ce que les candidats agissent sur la maîtrise du coût de la production de logement, et à ce que les architectes soient davantage intégrés aux décisions des pouvoirs publics. "J'espère que les paroles des candidats seront suivies de faits", a-t-elle conclu.

 

Batiactu vous propose de découvrir les propositions des candidats dans la suite de cet article.

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