« Le troisième trimestre de 2012 est le plus mauvais depuis 1998 », s'inquiète un économiste du secteur, suite à la publication ce mardi des derniers chiffres de la construction par le ministère de l'Ecologie. Si les permis de construire se stabilisent à -0.7%, les mises en chantier font une chute de 17.6% sur les trois derniers mois comparé à la même période de 2011. Les professionnels s'inquiètent.
Encore un coup dur pour le secteur de la construction. Les études statistiques se suivent et se ressemblent… Ainsi, pas d'exception pour le troisième trimestre 2012 qui confirme le repli entamé il y a plusieurs mois, avec notamment une baisse vertigineuse des mises en chantier de logements neufs de 17.6%. « Jamais un trimestre, quel qu'il soit, n'avait été aussi bas depuis me troisième de 1998 pour les mises en chantier (66.932 unités). Cela nous fait revenir près de 15 ans en arrière », a souligné, à l'AFP, Michel Mouillart, professeur d'économie et spécialiste du secteur.
Selon les derniers chiffres du ministère de l'Ecologie, la baisse s'est même aggravée puisque sur 12 mois glissants, elle atteint -3.6% à 340.485 logements mis en chantier. « Cette évolution est malheureusement la conséquence inéluctable de la baisse des ventes enregistrées par les Observatoires de la FPI depuis 2011 », constate la Fédération des promoteurs immobiliers dans un communiqué. Qui rappelle qu'elle publiera, le 15 novembre prochain, les résultats de la commercialisation des logements neufs pour le T3. Michel Mouillart estime enfin que le nombre de logements commencés devrait être d'environ 315.000 sur l'ensemble de l'année 2012 et même en 2013, indique l'AFP. Un chiffre très éloigné de l'objectif de 500.000 logements neufs par an fixé par le Président de la République…
Les permis de construire en demi-teinte
Du côté des permis de construire, la situation apparaît moins alarmante. En tous cas dans les chiffres, qui affichent une légère baisse des autorisations de logements neufs de 0.7% sur le troisième trimestre 2012, en comparaison de celui de 2011, soit 119.583 unités. Sur douze mois glissants, la tendance est même à la hausse à 462.426 unités (+6.8%). L'arbre qui cache la forêt ? « De nombreux promoteurs abandonnent leurs projets, une fois le permis déposé, faute d'un taux suffisant de réservations », révèle Michel Mouillart pour justifier cette divergence de plus en plus grande entre logements autorisés et construits.
Une autre explication également, celle du nombre de recours abusifs qui explose. Ainsi, le nombre d'annulations a grimpé de 6.000 à 9.000 entre juillet et septembre 2012. Cela engendre de nouveaux permis de construire déposés, « ce qui fait compter deux fois dans les statistiques un permis de construire qui concerne en fait une seule habitation », conclut l'AFP.