L’Insee - qui a enquêté sur le logement chez les ménages à bas revenus - constate que ces derniers ont de plus en plus de difficultés à devenir propriétaires.

Ce n’est à priori pas une surprise : les ménages à bas revenus - dont l'Insee évalue le nombre à 2,8 millions - sont majoritairement locataires de leur logement, et pour la plupart dans le secteur social.
En revanche, ce qui est bien plus surprenant, c’est que la proportion de propriétaires au sein de cette catégorie de population diminue fortement. Une enquête que l’Insee vient de publier indique qu’en 2002, 28% de ces ménages étaient propriétaires de leur logement. A titre de comparaison, ils étaient 36% en 1988. De même, 12% d'entre eux accédaient à la propriété en 1988 contre seulement 7% en 2002.
Cette étude, exploite des données tirées de l'enquête Logement réalisée entre février 2001 et février 2002. Pour l’Insee un ménage avec un revenu annuel inférieur à 7.300 euros est classé comme à bas revenu.

"Les ménages à bas revenus sont désormais majoritairement locataires de leur logement, principalement dans le secteur social: 32% résident dans le parc social en 2002 et 24% dans le parc privé", note l’enquête.
Le parc social loge de plus en plus de ménages à bas revenus. Alors qu'en 1988, la proportion des ménages à bas revenus locataires de HLM était de 12%, elle atteint 21% en 2002.

Un point positif : en l'espace d'une quinzaine d'années, le confort sanitaire des ménages à bas revenus s'est amélioré. 7% ne disposent pas du confort minimum, c'est à dire eau courante, WC intérieur, et douche ou baignoire, contre 24% en 1988. Mais, pointe l'Insee, ces ménages sont encore confrontés à des problèmes de surpeuplement. "Un ménage à bas revenu sur cinq comprenant au moins deux personnes vit dans un logement surpeuplé" précise l'étude.

Autre constat, la part du loyer dans le revenu de ces ménages a fortement augmenté. Dans le parc privé, le loyer représente 51% du revenu en 2002, contre 32% en 1988. Dans le parc social, cette part est passée de 27% en 1988 à 33% en 2002.
Cependant ces hausses de loyers ont été "amorties" par les aides au logement, "dont les ménages à bas revenus sont maintenant bénéficiaires". Les montants moyens de ces aides ont progressé suite à la réforme intervenue au 1er janvier 2001, note l'Insee.
Si bien qu'après déduction de ces aides, ces ménages consacrent 16% de leur revenu pour se loger, contre 13% en 1988.

Enfin, il existe des différences sensibles par catégories de population. Ainsi, les retraités recensés comme ménages à bas revenus, sont le seul groupe composé à majorité de propriétaires, souvent dans des petites villes ou des communes rurales.
Les familles monoparentales et les couples dont la personne de référence est privée d'emploi sont majoritairement locataires du parc social, plus souvent en ville. Lorsque ils sont logés dans le parc privé, c'est plutôt dans les villes petites et moyennes ou dans le centre des grandes agglomérations.
Mais les ménages que l'Insee considère comme "à bas revenu" sont de plus en plus jeunes, urbains, et plus souvent des personnes seules qu'en 1988.

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