Trois arrondissements parisiens concentrent à eux seuls la moitié des logements sociaux de la capitale, alors que d'autres quartiers seraient plus réticents à leur implantation. Si la mairie de Paris veut favoriser la mixité sociale, un rapport de la Chambre régionale des comptes d'Ile-de-France indique que des efforts doivent encore être faits dans ce domaine. Détails.

L'écart en matière d'offre de logements sociaux ne cesse de se creuser entre les 20 arrondissements de Paris, selon un rapport d'observations de la Chambre régionale des comptes (CRC) d'Ile-de-France. Cette étude semble en effet monter que l'objectif de rééquilibrage géographique du parc de logements sociaux au sein de la capitale «n'a pas été atteint»,. Si certains arrondissements situés à la périphérie de la ville (13e, 19e et 20e) rassemblent à eux seuls près de la moitié des 178.749 logements de Paris, une dizaine d'autres (principalement les 1er, 9e et 16e) sont largement déficitaires, malgré la volonté affichée de la mairie de Paris de s'engager dans une démarche visant à favoriser la mixité sociale. Et selon le CRC, «l'écart s'est creusé entre 2001 et 2007».

 

La Chambre régionale des comptes met également en question «l'adéquation entre la structure de la demande et celle de la production». Il apparait effectivement que 12% seulement des logements produits sur la période 2004-2007 l'ont été dans la catégorie PLAI (prêt locatif aidé, dont le plafond est de 5,49 euros/m2), alors que 75% des demandeurs de logements sociaux étaient en dessous du PLAI ; à l'inverse, 35% des logements construits rentrent dans la catégorie PLS (prêt locatif social, avec un loyer plafond de 9,26 euros/m2). Cependant, les logements de type PLUS (6.17 €/m2) seraient accessibles aux locataires de la catégorie PLAI et dont les difficultés d'accès au logement «ne sont qu'économiques».

 

Pénurie foncière dans le centre
La mairie de Paris rétorque que le déséquilibre entre les arrondissements résulte de plusieurs faits : le foncier tout d'abord, dont la pénurie est indéniable dans le centre de Paris, et l'explosion immobilière qu'engendre cette situation depuis 13 ans. De plus, la mairie de Paris dénonce «une forte opposition politique» à l'égard de certains projets de logements sociaux, principalement dans les arrondissements où ceux-ci sont déjà déficitaires. «Ainsi, dans les arrondissements déjà fortement dotés en logements sociaux, qui regroupent la plupart des opportunités foncières sur Paris - le 13e avec 31,9% de logements sociaux, le 19e avec 35,8% et le 20e avec 27,1% - la Ville intègre dans la production de logements familiaux une part importante de logements sociaux intermédiaires PLS (prêt locatif social, NDLR) destinés aux classes moyennes».

 

Reste que selon le CRC, si Paris a «dépassé ses objectifs quantitatifs de production» sur la période 2005-2008 (la ville veut atteindre 20% de logements sociaux en 2014), les objectifs en matière de réhabilitation n'ont été tenus qu'à hauteur de 71% (11.332 logements réhabilités sur 16.000). En outre, le CRC invite Paris à créer des partenariats avec la région, l'Etat et les communes limitrophes car «la collectivité parisienne ne peut pas répondre, à elle seule, à la demande croissante de logements sociaux à Paris». D'autant qu'entre 2005 et 2008, la part financière assumée par la collectivité est passée de 59 à 69%.

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