Avec 10 millions de locataires et un parc de 3,9 millions de logements, les organismes HLM, premiers propriétaires de France, paraissent à bout de souffle face à une baisse continue du rythme de construction, alors que les listes de demandeurs s'allongent.
"Une grave crise nous menace", a affirmé mercredi Michel Delebarre, président de l'Union Sociale pour l'Habitat, qui regroupe l'ensemble des bailleurs sociaux.
Sans accuser directement le gouvernement, il a souligné que cette situation "inquiétante" s'explique avant tout par un manque d'initiatives de la part des autorités et par une politique très peu active dans l'habitat social.
Les listes de demandeurs s'allongent - 1,04 million de demandes ont été recensées en 2002 - les mutations à l'intérieur du parc baissent et les constructions ainsi que les grandes opérations de réhabilitation diminuent faute de crédits budgétaires suffisants, s'est plaint M. Delebarre lors d'une conférence de presse organisée avant la tenue du prochain congrès des HLM.
Après une lune de miel de quelques années avec les deux précédents ministres du gouvernement Jospin - Louis Besson et Marie-Noëlle Lienneman - le ton a radicalement changé entre le mouvement HLM et le gouvernement. M. Delebarre ne mâche d'ailleurs pas ses mots en affirmant que le logement social, une des grandes innovations du pays, "n'est plus une cause nationale et doit devenir un droit au même titre que l'éducation ou la santé".
"Nous sommes en droit de nous interroger sur la participation du gouvernement dans l'habitat social et il doit clarifier sa position dans ce domaine", a dit M. Delebarre.
Selon lui, les derniers échos du gouvernement ne militent pas en faveur d'une confiance retrouvée, au contraire: "les crédits budgétaires prévus pour 42.000 logements sociaux en 2003 pourraient être amputés de 12.000 constructions, rigueur budgétaire oblige, et les fonds alloués aux réhabilitations diminuent fortement malgré la bonne volonté de Jean-Louis Borloo" (le ministre délégué à la Ville), a-t-il dit.
Face à ces baisses de crédits, les demandes augmentent avec l'explosion des familles recomposées, la vétusté des logements et les besoins accrus de sécurité et de qualité: 600.000 logements construits avant 1980 n'ont ainsi jamais fait l'objet de la moindre réhabilitation, ce qui pose parfois des problèmes insolubles et crée des îlots au sein de certaines cités, selon les HLM.
M. Delebarre a d'ailleurs précisé que les besoins évalués par l'INSEE sont de 90.000 nouveaux logement sociaux par an, soit plus du double de ce qui est prévu par le gouvernement.
Si les HLM se plaignent d'un manque de crédits budgétaires, le gouvernement répond que les organismes sociaux sont souvent peu motivés pour construire et que les fonds mis à leur disposition ces dernières années n'ont pas tous été utilisés. A cet argument, les HLM rétorquent qu'ils sont souvent freinés dans leurs projets par le prix excessif des terrains ou par le refus des élus locaux de leur accorder des permis de construire.
Sans accuser directement le gouvernement, il a souligné que cette situation "inquiétante" s'explique avant tout par un manque d'initiatives de la part des autorités et par une politique très peu active dans l'habitat social.
Les listes de demandeurs s'allongent - 1,04 million de demandes ont été recensées en 2002 - les mutations à l'intérieur du parc baissent et les constructions ainsi que les grandes opérations de réhabilitation diminuent faute de crédits budgétaires suffisants, s'est plaint M. Delebarre lors d'une conférence de presse organisée avant la tenue du prochain congrès des HLM.
Après une lune de miel de quelques années avec les deux précédents ministres du gouvernement Jospin - Louis Besson et Marie-Noëlle Lienneman - le ton a radicalement changé entre le mouvement HLM et le gouvernement. M. Delebarre ne mâche d'ailleurs pas ses mots en affirmant que le logement social, une des grandes innovations du pays, "n'est plus une cause nationale et doit devenir un droit au même titre que l'éducation ou la santé".
"Nous sommes en droit de nous interroger sur la participation du gouvernement dans l'habitat social et il doit clarifier sa position dans ce domaine", a dit M. Delebarre.
Selon lui, les derniers échos du gouvernement ne militent pas en faveur d'une confiance retrouvée, au contraire: "les crédits budgétaires prévus pour 42.000 logements sociaux en 2003 pourraient être amputés de 12.000 constructions, rigueur budgétaire oblige, et les fonds alloués aux réhabilitations diminuent fortement malgré la bonne volonté de Jean-Louis Borloo" (le ministre délégué à la Ville), a-t-il dit.
Face à ces baisses de crédits, les demandes augmentent avec l'explosion des familles recomposées, la vétusté des logements et les besoins accrus de sécurité et de qualité: 600.000 logements construits avant 1980 n'ont ainsi jamais fait l'objet de la moindre réhabilitation, ce qui pose parfois des problèmes insolubles et crée des îlots au sein de certaines cités, selon les HLM.
M. Delebarre a d'ailleurs précisé que les besoins évalués par l'INSEE sont de 90.000 nouveaux logement sociaux par an, soit plus du double de ce qui est prévu par le gouvernement.
Si les HLM se plaignent d'un manque de crédits budgétaires, le gouvernement répond que les organismes sociaux sont souvent peu motivés pour construire et que les fonds mis à leur disposition ces dernières années n'ont pas tous été utilisés. A cet argument, les HLM rétorquent qu'ils sont souvent freinés dans leurs projets par le prix excessif des terrains ou par le refus des élus locaux de leur accorder des permis de construire.