D'après les chiffres publiés ce jeudi par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), le redressement des ventes de logements neufs entamé il y a deux ans se confirme. Une progression régulière depuis huit trimestres d'affilée a donc été soulignée sur un marché dynamique, porté par les ménages accédant à la propriété et les investisseurs.
Est-ce un retour progressif aux volumes de logements neufs de 2010 ? A en croire, Alexandra François-Cuxac, présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), les ventes des promoteurs ont augmenté de 25,1% sur un an à 31.824 logements réservés.
"Nous enregistrons donc des ventes de logements neufs en hausse, de juillet à septembre, pour le huitième trimestre d'affilée, s'est-elle réjouie ce jeudi. Cette dynamique concerne tous les segments du marché - propriétaires occupants, ménages investisseurs, ventes en bloc, ventes de résidences avec service." Avant de nuancer : "Pour autant les niveaux de 2010 ne sont toujours pas rattrapés."
"Tous les segments de marché contribuent à cette dynamique des ventes"
Par conséquent, "tous les segments de marché contribuent à cette dynamique des ventes", complète la présidente de la FPI, tant les ventes au détail (+27,6%) que les ventes en bloc (+13,8%) ou les ventes en résidences services (+25%). Et l'activité commerciale est soutenue par les deux moteurs traditionnels du marché : les ménages investisseurs, auprès de qui les ventes progressent de 27,2%, et les propriétaires occupants (+28,1%).
"L'investissement locatif et l'accession tirent ainsi simultanément la croissance du marché, c'est un très bon équilibre, a expliqué Alexandra François-Cuxac. Dans un contexte favorable où les taux de crédit immobilier demeurent très bas et où l'Etat a renforcé les aides publiques, l'annonce du maintien du PTZ et des aides à l'investissement locatif pour 2017 dès le mois d'avril, a donné au marché une visibilité suffisante pour éviter tout effet de 'stop and go' à court terme."
Ces décisions sont d'après la FPI, de nature à "entretenir la confiance des ménages, à contenir l'attentisme des années électorales et in fine à conforter les ventes en 2017."
Avant d'ajouter : "Pour les professionnels, cela assainit les perspectives des mois à venir, avec une demande qui ne devrait pas connaître de chute brutale au premier trimestre 2017."
Quant à l'offre, elle progresse plus lentement, avec des mises en vente de logements en hausse de +4,5% à 19.847, en raison d'une difficulté à concrétiser rapidement des projets immobiliers, que la FPI impute à la rareté du foncier, à une complexité réglementaire croissante et à la fréquence des recours abusifs contre les permis de construire.
Vers la réduction de la durée d'écoulement d'un logement
Ce décalage se traduit par une réduction de la durée d'écoulement d'un logement, qui s'établit à 10,1 mois à fin septembre 2016, contre 12,4 mois un an plus tôt et 14 mois en 2014. Mais cette moyenne nationale masque des tensions dans certaines grandes agglomérations, où le stock descend jusqu'à 7 mois, souligne la FPI. Le rythme des lancements de nouveaux projets est alors insuffisant pour contenter la demande.
"Il faut veiller à ce que cette croissance se fasse de manière équilibrée entre ces grandes métropoles", que la FPI ne souhaite pas identifier en période pré-électorale, "et territoires moins tendus", avertit Alexandra François-Cuxac.
Quelle perspective à l'approche de l'élection présidentielle ?
L'autre nouvel obstacle ? C'est l'approche de la présidentielle 2017, car les années électorales ne sont pas très favorables au logement neuf. "Pendant l'année de la présidentielle, nos ventes reculent d'1,6% en moyenne alors qu'elles progressent de 4,9% l'année qui précède l'élection et de 1,9% l'année qui la suit, explique la présidente de la FPI. Nous avons regardé ce phénomène sur les cinq dernières présidentielles. C'est pourquoi, dans le contexte actuel, les élections ne devraient pas influencer l'acte d'achat, puisque les conditions du marché sont stabilisées jusqu'à la fin 2017."
Enfin, les mises en chantier ne suivent pas au même rythme que les ventes, a déploré la FPI. Au troisième 2016, elles ne progressent que de 7,4% à 82.400 unités. "Nous observons de nouveau que l'obtention des permis de construire est de plus en plus longue et que le traitement des recours contre les permis de construire devant la justice prend également de plus en plus de temps", a-t-elle martelée.