Les stéréotypes ont la peau dure. L'étude menée pour le compte de l'Union sociale pour l'habitat (USH) montre cependant que les Français ont une vision plutôt positive du logement social en général, et considèrent même que les communes devraient en construire plus. Si le HLM n'est plus seulement relégué au rang de barre d'immeubles aux yeux des Français, il est cependant considéré comme trop souvent mis à l'écart des villes.

Les Français ont, globalement, une bonne image du logement social, qui est perçu comme indispensable. Ce sont quelques-unes des tendances qui ressortent de l'étude menée par TNS Sofres pour le compte de l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui fédère les organismes HLM. Cette enquête a été menée afin de connaitre les images et les stéréotypes des Français à propos des HLM. «Nous avons une conscience aiguë de la nécessité d'œuvrer à une meilleure connaissance du logement social et à une meilleure compréhension du rôle des organismes HLM», indique Thierry Repentin, président de l'USH. «Je me réjouis de ces résultats, ils montrent que les Français, loin des clichés souvent martelés sur ces sujets, nourrissent une vision et des projets pour le logement social qui doivent pousser tous les acteurs et les observateurs à évoluer».

 

Interrogés sur l'image qu'ils ont des HLM, 65% des Français désapprouvent l'affirmation selon laquelle ces logements seraient «uniquement des tours et des barres», et 72% estiment même qu'ils ont beaucoup évolué sur le plan architectural. Face à l'urgence des besoins en logement, la majorité des Français (80%) estime même qu'il n'y a pas assez de HLM aujourd'hui. Il est intéressant de noter que ces personnes ne sont pas forcément des locataires du parc social. En effet, 44% des personnes non logées en HLM estiment qu'elles pourraient, un jour, avoir besoin d'un tel logement. Une personne sur deux pense que ses enfants auront un jour besoin d'y avoir accès, et si l'on se réfère aux seuls ouvriers, ils sont même 67%.

 

Pour une meilleure répartition géographique
Concernant la vision que les locataires du parc social ont de leur logement, l'étude montre qu'ils sont globalement plus satisfaits du rapport entre la taille de la maison ou de l'appartement par rapport à son coût. Une réponse assez logique, puisqu'à taille égale, l'une des qualités principales du HLM est d'être moins coûteux que le marché privé.
Une large proportion des Français (69%) estime cependant que ce type de logement se situe à la périphérie des villes, et 58% pensent qu'ils ne sont pas assez intégrés dans les centres-villes. Ils appellent d'ailleurs, à 87%, une meilleure répartition des HLM au sein des communes, alors que 12% pensent au contraire qu'il serait préférable de les concentrer dans certains quartiers. A noter que les personnes qui habitent dans les logements sociaux ont souvent une meilleure perception de leur localisation, que celles qui n'y habitent pas.

 

Autre bémol, les personnes interrogées aimeraient une meilleure transparence dans les conditions d'attribution des logements. En effet, un Français sur deux estime que les conditions actuelles sont mauvaises. Mais questionnés sur la justesse de ces attributions, ils sont presque autant à les considérer plus justes (49%) qu'injustes (47%). Reste aussi que certains outils demeurent, selon Thierry Repentin, mal connus des Français, comme la possibilité qui est offerte à certains d'entre eux d'y accéder grâce aux cotisations de leur entreprise auprès d'Action Logement, l'ancien 1% Logement. «Lorsque l'on entre dans une entreprise, on sait si l'on a droit aux tickets restaurants, cinéma ou à la mutuelle, mais le logement on n'en parle pas : de nombreuses personnes venant nous voir ne savent même pas de quoi il s'agit», explique le président de l'USH. Il reste donc au secteur du logement social plusieurs axes de communication à développer auprès du grand public.

actionclactionfp