Selon une étude du Bureau d'informations et de prévisions économiques (Bipe), en 2010, "le moteur de la mobilité géographique des Français sera de moins en moins le travail et de plus en plus le logement".

"Entre 1950 et 1980, les migrations (donc le logement) ont suivi l'emploi. Il est probable que nous entamons maintenant une autre phase de développement: l'emploi commence à suivre le logement", selon un résumé de cette étude intitulée "Les migrations résidentielles en France à l'horizon 2010".

Un phénomène migratoire important se fera jour, selon l'étude: "la confirmation des déplacements vers le sud" ainsi qu"'un nouveau courant de migration vers la façade atlantique, le regain d'attractivité de certaines zones rurales, et la désaffection croissante de l'Ile-de-France".

Cette dernière ne sera pas seulement le fait de personnes âgées et retraitées. "On observe de plus en plus de jeunes ménages quittant l'Ile-de-France pour la province", ce qui s'explique notamment par le "refus du stress de la capitale, la conviction qu'il n'est plus nécessaire de rester à Paris pour assurer sa carrière, la primauté de la vie personnelle, le désir de maison individuelle...", relève l'étude.

L'écart se creusera davantage encore entre la France du Sud et de l'Ouest d'un coté, et celle du Nord et de l'Est de l'autre. 20 départements, dont celui de Paris, enregistreront une baisse de leur population.

Le solde migratoire de l'Ile-de-France (qui est passé de -307.000 entre 1982 et 1990 à -569.000 entre 1990 et 1999) pourrait accuser une diminution d'un million de personnes, poursuit le Bipe.
Toutefois, en 2010, l'Ile-de-France sera la région la plus jeune. L'Auvergne, le Limousin et le Poitou-Charentes seront les plus "vieilles".

Autre trait marquant: "entre 1999 et 2010, la population française augmentera de près de trois millions de personnes", avec de profondes disparités selon les tranches d'âge: "quasi-stagnation des 15-24 ans, très forte baisse des jeunes actifs de 25 à 39 ans et explosion de la population des seniors de 55 à 64 ans".

Ces phénomènes dessineront "une nouvelle carte des besoins", notamment en matière de logement. Selon l'étude, "les deux-tiers de la demande potentielle de logements s'exprimeront sur une zone représentant moins de la moitié du territoire national en termes de population".

L'étude invite les décideurs à tenir compte des conséquences de ces migrations, en particulier en termes d'offre et d'implantation des réseaux bancaires et de la grande distribution.

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