Personne ne se soucie du problème du logement alors qu'il y a urgence ! C'est en tout cas l'avis d'Eric Cantona et la Fondation Abbé Pierre, qui lancent ce mardi un appel aux 500 signatures pour remettre cette question au cœur de la campagne présidentielle. Les réactions ne se sont pas fait attendre…
L'opinion publique connaissait Eric Cantona, surnommé le « King Eric » remonté contre les banques et la crise financière. C'était, il y a un peu plus d'un an, lorsque l'ancien joueur de football charismatique et artiste, appelait à retirer son argent des établissements financiers. Aujourd'hui, l'ex numéro 7 vise la campagne présidentielle non pas pour se faire élire mais pour porter un message, rapporte ce mardi 10 janvier le quotidien Libération. En fait, dans un courrier daté du 4 janvier dernier et adressé aux maires de France, dont le quotidien publie une reproduction, Eric Cantona, explique sa démarche.
L'ancien joueur se décrit comme « un citoyen attentif à notre époque, aux chances qu'elle offre aux plus jeunes -trop limitées - aux injustices qu'elle génère - trop nombreuses, trop violentes, trop systématiques ». C'est pourquoi l'acteur, qui s'est engagé auprès de la Fondation Abbé-Pierre depuis des années, veut désormais faire du logement la priorité de la présidentielle. « Si j'ai choisi la thématique du logement, c'est qu'elle me semble essentielle et qu'elle concerne 10 millions de personnes », a déclaré Eric Cantona.
De plus, l'ex-footballeur « va bien chercher 500 signatures, non pour la présidentielle, mais pour que le logement soit une priorité. Pour que les maires signent l'appel à la mobilisation de la fondation, pour que le logement soit le thème majeur de la campagne », a confirmé à l'AFP, Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre.
Les réactions des acteurs du logement s'enchaînent
Les réactions au coup de résonance d'Eric Cantona n'ont pas tardé ce mardi 10 janvier 2012 de la part des acteurs du logement. Tout d'abord, le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, s'est dit sur France Info « à 100% d'accord » avec Cantona. « Il faut que le logement soit un des sujets de la campagne présidentielle », a-t-il déclaré, précisant que le Gouvernement actuel avait construit « pendant le quinquennat, 600.000 logements sociaux ».
En parallèle, Thierry Repentin, président de l'Union sociale pour l'habitat (USH), et porte-parole « Habitat » de François Hollande, candidat du PS à la présidentielle, estime que « Cantona a évidemment raison sur le fond. Il est percutant et réaliste dans son analyse. Il se charge de tirer lui-même le penalty consécutif à l'échec de la politique du logement telle qu'est est conduite et que récuse 80% de la population française si l'on se réfère à trois sondages sur le logement parus au cours des six derniers mois. Marquer un but sur penalty c'est bien mais cela ne suffit pas pour gagner. »
Christian Louis-Victor, président de l'Union des maisons françaises, (UMF) se félicite de son côté de l'intervention du joueur dans la campagne présidentielle. « Car quel que soit le programme des différents candidats, le logement ne paraissait jusqu'à présent nulle part alors que c'est une des préoccupations majeures des Français aujourd'hui.»
Enfin, Marc Pigeon (président de la Fédération des promoteurs immobiliers, FPI) souligne, lui, que « l'aspect positif réside dans le fait que c'est la première fois qu'on parle du sujet logement dans la campagne présidentielle" et pour lui, l'exposition médiatique est "très importante".»
Le logement fait ainsi une entrée fracassante dans les débats de la campagne présidentielle, un thème qui s'est d'ailleurs trouvé au cœur de la réunion contre le mal-logement initié lundi soir par Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly et Philippe Poutou.
