RECHERCHE. La technologie peut-elle améliorer les conditions d'habitation ? Comment les occupants interagiront ils avec des logements "intelligents" ? Quelles informations seront pertinentes à collecter ? Pour répondre à ces question, le CNRS lance le "HUman @ home projecT" où un appartement connecté et ses deux occupants seront étudiés dans leur quotidien.

L'expérience HUT du CNRS et de l'université de Montpellier débutera au mois de septembre 2018, lorsque deux étudiants volontaires emménageront dans un habitat particulier. Mais il ne s'agira pas de documenter le confinement de futurs astronautes en vue de l'exploration interplanétaire. La vérité est plus terre à terre : les occupants serviront de cobayes afin d'étudier les… nouvelles façons de vivre dans un logement "intelligent".

 

Un endroit équipé de 16 capteurs au m²

 

Le projet « HUman @ home » mobilisera en tout une soixantaine de chercheurs, dans des disciplines aussi variées que l'informatique et l'électronique, l'architecture, le droit ou l'économie, les sciences de la santé et celles du comportement. Tous analyseront des milliers de données produites par les "co-HUTeurs" et collectées dans cet observatoire grandeur nature par des capteurs de mouvement, de pression au sol, d'ouverture/fermeture, de consommation énergétique ou de qualité de l'air. L'endroit est équipé de 16 capteurs/m² en moyenne.

 

 

Ainsi, il sera par exemple possible aux architectes d'identifier des zones sous-exploitées de l'appartement, afin d'optimiser les aménagements futurs. Pour les professionnels de santé, des marqueurs de bien-être ou de mal-être seront également disponibles, suite à des mouvements et postures particuliers au sein de l'habitat. Enfin, les spécialistes des sciences cognitives et du langage investigueront les interactions entre les deux humains et les systèmes communicants. Le logement-laboratoire sera aussi l'occasion de tester des capteurs autonomes grâce au glanage énergétique. Du côté des juristes et des informaticiens, ce sont les données même qui constitueront le cœur du sujet. Pour les premiers, il s'agira de préserver la vie privée des "co-HUTeurs" de façon éthique, tandis que pour les seconds s'activeront à stocker des "lacs de données" (grandes quantités brutes dans leur format natif où les chercheurs viennent puiser ce qui les intéresse).


Des premiers enseignements à l'été 2019

 

Pour concevoir l'appartement-laboratoire situé dans un immeuble classique, le consortium a bénéficié d'une plateforme modulable à la Maison des sciences de l'Homme Sud (Montpellier), qui permettra de réaliser des expériences à la demande, en parallèle de l'expérience au long cours. Les premiers occupants vivront plusieurs mois dans le logement, avant de le quitter à l'été 2019, afin qu'il soit remodelé en fonction des premiers résultats puis proposé à d'autres étudiants volontaires. Le projet de recherche réunit tout un consortium d'industriels (EDF, Nexity, Delided, Océasoft, SensDigital, Synox, Weda) et de partenaires institutionnels (Montpellier Méditerranée Métropole, université Paul Valéry Montpellier 3).

 

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