L'entreprise familiale de BTP, située en Haute-Garonne, vient d'être mise en liquidation judiciaire par le Tribunal de commerce de Toulouse. En conflit avec RFF, la Sncf et Eiffage, la société leur réclame quelque 12 M€, surcoût estimé pour les travaux de la ligne de doublement entre Toulouse et Saint-Sulpice. Détails.
Le sort de La Pyrénéenne était quasiment joué ce mardi 17 juillet, lorsque le tribunal de commerce de Toulouse a prononcé la liquidation judiciaire de l'entreprise familiale de BTP de Villeneuve-les-Bouloc en Haute-Garonne. Cette annonce devrait être confirmée le 26 juillet, mais d'ores et déjà les dirigeants et les 87 salariés ont perdu tout espoir.
En conflit, depuis le début de l'année avec la Sncf, Réseau ferré de France et le groupe Eiffage, La Pyrénéenne leur réclame quelque 12 M€ de factures impayées, selon elle, pour les travaux de doublement de la voie Sncf entre Toulouse et Saint-Sulpice (81). Le Pdg de la société en faillite accuse ainsi les trois acteurs d'être responsables des pertes cumulées de l'entreprise, placée en redressement judiciaire depuis octobre 2011.
Un appel au secours sans réponse…
Depuis cette date, le Pdg aurait sollicité en vain les pouvoirs publics, et plus récemment le ministère du Redressement productif. Pas de commentaire du représentant en Midi-Pyrénées. En revanche, du côté de RFF, on « écarte toute responsabilité » dans la faillite de l'entreprise, affirmant, à l'AFP, que les sommes dues à La Pyrénéenne lui avaient été versées et qu'une créance avait même été effacée.
Le patron de RFF en Midi-Pyrénées, Christian Dubost, a souligné à l'AFP, que les réclamations formulées par l'entreprise toulousaine avaient été « examinées en accéléré » et que ses prétentions, chiffrées entre 7 et 12 M€ supplémentaires n'étaient pas réalistes et il a pointé une mauvaise organisation du chantier.
De son côté, le Président PS de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, a dit partager la déception des salariés, appelant à ce que le dialogue reprenne entre les président du tribunal de commerce, le préfet de région, la direction d'Eiffage, les représentants du personnel de La Pyrénéenne, les fournisseurs et la direction du travail. « Si la décision est malheureusement confirmée, il est urgent que l'avenir des salariés soit pris en compte et en charge et que des propositions puissent être faites aux fournisseurs, ce que je rappelle au ministre, aux présidents de RFF et Eiffage, en n'oubliant pas que le ce dernier et La Pyrénéenne étaient cocontractants sur ce chantier de rénovation ferroviaire, même s'ils n'étaient pas solidaires, ce que je déplore », a-t-il confié.
En effet, les 87 salariés se retrouvent donc sans emploi, et la liquidation va impacter leurs sous-traitants, soit un total de 200 emplois menacés.