Par mesure d'économie, l'Italie a annoncé des modifications sur le tracé de la future ligne ferroviaire entre Lyon et Turin, sur son territoire. Avec ces changements, Rome espère économiser 2,6 milliards d'euros.
L'Italie a annoncé la modification du tracé de la future ligne ferroviaire Lyon-Turin sur son territoire, par mesure d'économie. Ces changements n'auront toutefois aucune incidence sur le principal tunnel prévu, celui creusé sous le Mont-Cenis, a assuré samedi la société du Tunnel Euroalpin Lyon-Turin (Telt). Concrètement, le nouveau tracé renonce à un tunnel et en réduit un autre, a annoncé le ministre italien des Infrastructures vendredi 1er juillet 2016. Le gouvernement italien espère ainsi économiser 2,6 milliards d'euros et livrer le chantier à temps. Le ministère a cependant tenu à souligner que "ce ne sont pas des reculades mais des aménagements, une révision intelligente des projets pour réaliser dans les temps et à moindre coût les travaux qui sont vraiment utiles". La décision était en discussion depuis plus d'un an, a précisé le ministre italien, assurant qu'elle n'avait rien à voir avec la récente élection à la mairie de Turin de Chiara Appendino, la candidate du Mouvement 5 étoiles (M5S) fortement opposé au projet. Le tunnel de 20 km, qui devait permettre à la ligne fret de contourner Turin, est renvoyé à un avenir lointain et celui de 20,5 km, prévu un peu plus en amont, n'en fera finalement que 14, avant de renvoyer les trains à haute vitesse sur une vieille ligne peu utilisée, qui sera réaménagée.
Un projet contesté des deux côtés de la frontière
Toutefois, "tout cela n'a rien à voir avec la section transfrontalière qui avance", a assuré dans un communiqué Mario Virano, directeur général de Telt, à propos du futur tunnel de base de 57,5 km sous le Mont-Cenis, dans les Alpes. Les galeries de reconnaissance de ce tunnel, plus long que celui sous la Manche, progressent et les premiers travaux du tunnel principal sont prévus en 2017, a précisé Telt. (Lire notre article). Son coût est estimé à 8,6 milliards d'euros, financés à 40% par l'Union européenne (UE), à 35% par l'Italie et à 25% par la France. Selon la presse locale, les Italiens avaient prévu en plus des travaux de 4,3 milliards d'euros pour la partie italienne du tracé, mais la modification du tracé ramène la facture à 1,7 milliard.
Fortement contesté par les écologistes et des associations locales de part et d'autres de la frontière, qui dénoncent un projet onéreux et néfaste pour l'environnement, le Lyon-Turin doit entrer en service en 2030. (Lire notre article). Selon des prévisions, la ligne doit mettre Turin à 1H56 de Lyon et 3H26 de Paris.