Le choix et le tracé des futures lignes ferroviaires à grande vitesse (LGV) dans le sud-ouest de la France suscite de vives tensions entre les régions Aquitaine, favorable à une liaison Bordeaux-Hendaye, et Midi-Pyrénées qui appuie, comme le gouvernement, le projet Bordeaux-Toulouse.

Le conseil régional d'Aquitaine, présidée par Alain Rousset (PS), a adopté à lundi soir un «avis» dans lequel il adopte une position tranchée dans ce dossier sensible qui transcende les clivages politiques, affirmant «la priorité absolue» d'une ligne de Bordeaux à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques).
Réaction immédiate du président du conseil régional Midi-Pyrénées, Martin Malvy, également PS, qui estime qu'«opposer les projets» des lignes Bordeaux-Hendaye et Toulouse-Bordeaux n'est «pas une bonne politique».
«Je comprends les préoccupations des Aquitains qui rencontrent des difficultés majeures sur l'axe atlantique. Mais Bordeaux-Hendaye et Toulouse-Bordeaux ne sont pas en compétition», a-t-il souligné dans un communiqué.

Président du Grand Toulouse et ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy (UMP) a de son côté tiré à boulets rouges sur le responsable socialiste aquitain.
«Bordeaux profiterait aussi de la liaison avec la Catalogne dont on connaît le dynamisme. M. Rousset n'a pas de vision politique», a-t-il lancé, selon des propos rapportés mercredi par la Dépêche du Midi.
«En opposant Bordeaux et Toulouse sur le TGV, on n'avancera pas. La région Aquitaine fait fausse route en s'installant dans une logique de rivalité avec Midi-Pyrénées», a-t-il averti. Les deux régions du sud-ouest travaillent en commun dans de nombreux domaines, notamment l'aéronautique.
Et c'est un responsable UDF qui est venu au secours du président socialiste du conseil régional d'Aquitaine, attaqué par M. Douste-Blazy.
«Dans un dossier comme celui-là, on doit regarder l'utilité et pas forcément les conséquences politiques que cela peut avoir. On doit regarder la réalité des projets», a indiqué à l'AFP le président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Jacques Lasserre (UDF).
«Cette position est évidente si on s'extrait du débat politicien. Je suis très heureux que M. Rousset vienne maintenant sur mes positions», s'est félicité cet ardent défenseur de la ligne Bordeaux-Hendaye, qui a succédé en 2001 au président de l'UDF François Bayrou.
«C'est un projet à caractère international puisque c'est la liaison Paris-Bordeaux-Madrid. C'est donc d'un intérêt évident pour nos deux pays»,
a-t-il insisté.
«Cela nous autorisera à des espérances de transfert de tonnage de la route au rail sans commune mesure avec l'initiative Bordeaux-Toulouse. Mettre des passagers sur les lignes grande vitesse autorise l'exploitation beaucoup plus simple des lignes actuelles pour le transport des marchandises», selon lui.
Cet argument a été repris par le conseil régional d'Aquitaine.
Un débat public, qui doit permettre à la population et aux élus concernés de s'informer et de s'exprimer sur ces projets, a débuté en juin et doit s'achever le 18 novembre. Après publication du bilan, le Réseau ferré de France (RFF) disposera de trois mois pour décider des suites à donner au projet.
Le projet Bordeaux-Toulouse vise à créer une LGV de quelque 200 km, entre Hourcade, au sud de Bordeaux, et Saint-Jory, au nord de Toulouse, sur laquelle les trains pourraient atteindre une vitesse de 320 km/h.
Une fois construite la ligne LGV Bordeaux-Tours, envisagée à l'horizon 2016, Toulouse sera à trois heures environ de Paris, via Bordeaux, contre 4 heures 56 actuellement.

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