Lifting et régime pour le 58 Tour Eiffel (diaporama)

 

Implanté sur deux niveaux au premier étage, l'établissement n'avait pas subi de travaux aussi lourds depuis près de vingt ans. "Il y avait beaucoup de place perdue, à cause de la présence d'un escalier à double volet au niveau bas et la vue sur Paris n'était pas suffisamment exploitée", se rappelle Jean-Christophe Desarthe, architecte chargé du projet interrogé par Maison à part.

 

Les cuisiniers dans le chaudron !
Mené par la même équipe que la fois précédente, à savoir l'agence SLA Architecture pour la maîtrise d'œuvre et le designer Patrick Jouin en chef d'orchestre, le projet a consisté à moderniser l'endroit tout en le rendant plus fonctionnel pour le personnel et les clients. Au niveau bas, cette volonté s'est traduite par l'installation d'une cuisine ouverte en forme de chaudron avec un mur arrière de couleur cuivre. "Toutes les odeurs, l'énergie, le mouvement, les sons et la vitesse propre à la brasserie, c'est cela que nous voulions transmettre et partager avec les clients", commente Patrick Jouin sur son site Internet. Pour optimiser l'espace, l'escalier à double volée, qui desservait les deux salles du restaurant, a été remplacé par un autre moins volumineux avec des contremarches métalliques pliées et ajourées. Afin d'accroître la luminosité du lieu, ce dernier a été agrémenté d'une verrière de 20 m2 en forme d'ellipse qui offre d'ailleurs un angle de vue inédit, en contre-plongée, sur la Tour Eiffel. Un apport de lumière dont a également pu bénéficier le reste du restaurant puisqu'une véranda a été installée dans le pilier nord. "Grâce à elle, comme le souligne le designer, il sera désormais possible d'admirer, de manière simultanée, le Trocadéro, le quai Branly et le Champs de Mars".

 

L'ensemble du mobilier a quant à lui été remplacé par des éléments dessinés par Patrick Jouin. Que ce soit pour les luminaires, les tables ou les chaises, le designer n'a opté que pour des matériaux et des volumes rappelant la silhouette de la Tour Eiffel. Les chaises, par exemple, ont été fabriquées à partir d'un treillis métallique de couleur cuivrée. "Les lignes dessinées par Patrick Jouin sont rarement droites, elles se brisent de manière inattendue, du coup, cela nous modifie notre perception des choses", commente Jean-Christophe Desarthe.

 

Cinq mois à cinq pieds
Comme pour le Jules Verne, la création de ce nouveau décor au premier étage a engendré d'importants travaux : démolition des éléments existants, intervention sur la charpente, évacuation des gravats, acheminement des nouveaux matériaux, remplacement du système de chauffage, de l'aération... Autant d'opérations qu'il a fallu entreprendre à une altitude de 58 mètres et sans perturber le fonctionnement du monument qui, rappelons-le, peut accueillir jusqu'à 30.000 visiteurs par jour ! Face à ces importantes contraintes, un certain nombre de mesures spéciales ont été prises sur le chantier. Un monte-charge d'une capacité de deux tonnes a, par exemple, été installé au centre de la Tour Eiffel pour acheminer les hommes et les matériaux. Même la durée du chantier s'en est trouvée modifiée puisqu'il n'a duré que cinq mois, un record !

 

Par ailleurs, la question du poids étant cruciale dans l'édifice, les équipes ont été obligées de peser au gramme près tous les matériaux et les équipements. Des efforts qui se sont avérés payants puisqu'au final, la Tour Eiffel a été allégée de six tonnes. Un lifting et un régime... Deux cadeaux au lieu d'un pour son anniversaire !

 

Fiche technique