La municipalité EELV de Grenoble (Isère) a voté ce lundi soir son retrait du protocole d'intention du projet de LGV Lyon-Turin qui prévoyait une participation financière de la ville. Un montant de 140 millions d'euros partagé aussi entre le département de l'Isère et la métropole grenobloise.

Rebondissement. Alors que le projet de construction de la LGV Lyon-Turin rentre dans sa dernière ligne droite, la municipalité écologiste et citoyenne de Grenoble (Isère) a voté, lundi 19 avril, dans la soirée, son retrait du protocole d'intention du projet de LGV Lyon-Turin qui prévoyait une participation financière de la Ville.

 

 

Rappelons que le protocole d'intention paraphé en 2007 durant le dernier mandat de Michel Destot, l'ancien maire socialiste, engageait Grenoble et ses partenaires - le département de l'Isère et Grenoble Alpes Métropole (Ndlr: 49 communes) - à une participation financière de 140 millions d'euros. Alors que les travaux du chantier de la liaison ferroviaire Lyon-Turin, dont la durée demeure encore "indéterminée", ont été estimés à 26 milliards d'euros.

 

Le maire de Grenoble estime que le projet "a été conçu il y a 25 ans, sur des hypothèses de développement de transport de marchandises délirantes, puisqu'elles sont en baisse depuis 20 ans".

 

"Peu de bénéfices pour les Grenoblois"

 

"En 1991, les projections prévoyaient également une fréquentation de 19 millions de passagers par an sur la ligne, contre 4 millions en 2012, soit presque cinq fois moins", a-t-il ajouté. Tout en précisant que ce projet comportera "peu de bénéfices pour les Grenoblois."

 

La mairie a rappelé que le protocole "concerne la ligne d'accès au tunnel de base Lyon-Turin, et non le tunnel lui-même, qui est financé par l'Europe et les États français et italien".

 

En revanche, la mairie se dit "favorable à la modernisation des réseaux ferrés existants, où circulent les trains du quotidien, pour permettre une sécurisation des temps de parcours, fragiles aujourd'hui".

 

Précisons qu'au total, 13 collectivités des départements de l'Isère, du Rhône, de la Savoie et de la Haute-Savoie ont signé ce protocole d'accord de financement, dont le montant s'établit à un milliard d'euros. C'est donc Grenoble qui est la première d'entre-elles à se désengager.

 

Désaturer les liaisons locales

 

De son côté, l'Association pour le développement des transports en commun, voies cyclables et piétonnes de la région grenobloise (ADTC) a estimé dans un communiqué qu'en se retirant, "la ville de Grenoble va à l'encontre des besoins des usagers".

 

Avant de préciser : "Cette ligne permettrait de dé-saturer la ligne Lyon-Grenoble et Chambéry, (...) réduire les temps de parcours et trouver une solution au développement du trafic périurbain autour de Lyon", a-t-elle ajouté."

 

 

L'accord initial sur la construction de cette ligne ferroviaire à grande vitesse, combinant fret et trafic de voyageurs, remonte à 2001 alors que la LGV doit entrer en service en 2028-2029. Du côté du tunnel définitif, plus long que le tunnel sous la Manche, il devrait coûter 8,6 milliards d'euros (en euros 2012) et être financé à 40% par l'Union européenne, 25% par la France et 35% par l'Italie.

 

Malgré tout, le projet est très critiqué par les écologistes qui y voient "une aberration" au "coût pharaonique" et préconisent une meilleure utilisation de la ligne actuelle qui emprunte le tunnel ferroviaire du Fréjus, aujourd'hui sous-exploitée. Sans oublier, la colère des opposants du côté italien. Malgré tout, les travaux principaux devraient commencer fin 2017.

 

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