Les bâtiments vitrés causeraient la mort de milliers d'oiseaux chaque année en France. Pour éviter ces accidents, l'ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) préconise des solutions alternatives aux verres dans un guide de 50 pages.

550 millions à un milliard d'oiseaux meurent chaque année aux Etats-Unis à cause d'une collision avec un bâtiment vitré, selon une étude de l'USGA Forest Service. Le phénomène, bien connu en Europe, entraînerait la mort de centaines de milliers d'oiseaux en France, indique l'ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages). "C'est là l'un des plus grands problèmes de protection des oiseaux de notre monde civilisé", déclare-t-elle sur son site internet. Lors de la période de migration, les oiseaux se regroupent dans des environnements urbains peuplés comme les bâtiments de verre et gratte-ciel qui composent la Défense. Ces petits vertébrés sont alors attirés par les lumières artificielles et se heurtent de plein fouet aux surfaces lisses et transparentes. Passerelles, abribus, vérandas, murs anti-bruit... les accidents arrivent aussi dans des endroits inattendus.

 

Un guide de prévention pour les constructeurs


Pour endiguer le problème, l'ASPAS propose un guide de prévention, "Le verre un piège pour les oiseaux", à destination des professionnels de la construction. Avant de poser la vitre, ces derniers devront se demander si la façade doit être vraiment transparente ou réfléchissante. L'installation de la vitre pourrait, par exemple, se réaliser en retrait de la façade afin de créer un relief facilement reconnaissable pour les oiseaux. Plusieurs alternatives existent également comme le verre nervuré, sablé, opaque ou le recours à des surfaces inclinées plutôt qu'à angle droit. Si la surface vitrée existe déjà, l'association conseille d'installer un marquage contrastant le plus possible avec l'environnement afin d'apporter une protection suffisante. "Des bandes verticales autocollantes, larges de 2 cm et espacées au maximum de 10 cm les unes des autres sont très efficaces", explique le guide. En outre, les dispositifs existants comme les rideaux, les paravents ou les stores à lamelles s'avèrent une autre solution pour prévenir les risques de collision.

 

Outre-Atlantique, l'association Lights Out DC se bat, elle aussi, pour que les autorités prennent le problème à bras le corps. L'organisation a d'ores et déjà réussi à convaincre le Centre fédéral de la justice à Washington de réduire l'intensité des lumières lors des périodes migration. Cela aurait permis de diminuer de deux tiers les heurtements des oiseaux.

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