Avec plus de 900.000 signatures recueillies, une mobilisation sans précédent sur tout le territoire, et surtout l'obtention d'un engagement concret du gouvernement sur la baisse du coût du travail, le mouvement des Sacrifiés a de quoi être satisfait. Bilan de plusieurs mois de combat… en attendant les prochains.
Le discours de politique générale de Manuel Valls aura fait mouche… en tout cas du côté des artisans. L'Union professionnelle artisanale n'a ainsi pas manqué de réagir dans la foulée des déclarations du Premier ministre, saluant l'engagement d'une vraie baisse du coût du travail.
En annonçant une baisse de 3 points des cotisations familiales (soit 60% de moins) pour les artisans et travailleurs indépendants, le chef du Gouvernement a mis fin à un long combat mené depuis des années par ces professionnels. Il a surtout, selon l'UPA, répondu concrètement aux attentes du mouvement des Sacrifiés, créé en novembre dernier, alors que l'asphyxie menaçait tout un pan de la population active. Pour sauver l'économie de proximité, l'UPA avait ainsi lancé une pétition, et invité tous les artisans à apposer sur leur vitrine ou camionnette des affiches "Sacrifiés mais pas résignés". Un film diffusé sur Internet avait également été créé pour l'occasion, qui a rencontré un large succès puisqu'il comptabilise à ce jour plus de 100.000 vues sur YouTube.
Ne pas baisser la garde
Cette mobilisation est aujourd'hui un succès, clame l'UPA, qui se targue d'avoir recueilli plus de 900.000 signatures, à la suite d'un fort lobbying, il faut bien le dire, entre rencontres à Matignon en décembre dernier, et courrier aux parlementaires plus récemment. Le Président de l'organisation patronale, Jean-Pierre Crouzet, a aussi voulu adresser ses remerciements à tous ceux et celles qui avaient participé à cette réussite, via une vidéo en ligne sur le site de l'UPA.
"Nous avons remporté deux batailles. La première est d'avoir su inspirer au Président de la République le pacte de responsabilité. (…) La deuxième est d'avoir réussi à mobiliser les chefs d'entreprise de proximité", a indiqué Jean-Pierre Crouzet. Avant de conclure : "Pour autant, nous n'avons pas gagné la guerre. Nous sommes plus que jamais déterminés à poursuivre notre combat pour que l'économie de proximité ait enfin les moyens de ses ambitions. (…) D'autres combats sont à venir, nous ne baisserons jamais la garde". A bon entendeur…
Ce vendredi, les partenaires sociaux rencontraient pour la première fois Manuel Valls, notamment pour parler du pacte de responsabilité. "Nous lui avons dit que 2015, c'est trop tard, 2016, c'est encore beaucoup trop tard. C'est immédiatement qu'il faut que des mesures soient prises, avec un budget rectificatif éventuellement", a déclaré le président de l'UPA, à la sortie de la réunion.
Parmi les autres sujets abordés avec le Premier ministre : la formation des jeunes, la pénibilité, les relations avec les banques.