"Le bioclimatisme est un concept, on parlera donc plutôt d'architecture ou de conception bioclimatique, plutôt que de maison bioclimatique", précise Samuel Courgey. Contrairement aux constructions à basse consommation (BBC) ou passives (label PassivHaus par exemple), il n'y a pas de cahier des charges précis pour la conception bioclimatique. Son application est différente, que l'on soit à Lille ou à Marseille, en bord de mer ou en altitude.
Quelques grandes règles existent cependant, pour optimiser la conception de la maison. Une étude précise du terrain, de son orientation et de sa végétation naturelle est indispensable. Un site à l'ombre d'une forêt, par exemple, n'est pas un emplacement idéal. "La réflexion bioclimatique intervient très tôt dans le projet", souligne François Pélegrin. "Nous modélisons l'environnement, afin de simuler le comportement thermique de la future maison".
Capter la chaleur au sud, couper du froid au nord
Quel que soit le terrain, la maison doit être orientée plein sud, côté par lequel elle captera la chaleur du soleil. Pour optimiser ses entrées calorifiques, on y place un maximum de baies vitrées et fenêtres - mais, attention, à double ou triple vitrage, afin de maintenir une bonne isolation. "Une serre non chauffée placée au sud sera une pièce agréable à vivre 9 à 10 mois par an", précise Samuel Courgey. Sa forme et sa surface sont adaptées en fonction du climat.
Côté nord, en revanche, on veille à placer des pièces qui ne craignent pas le froid : buanderie, garage, etc. "Elles forment un espace tampon qui protège le reste de la maison du froid", note François Pélegrin. C'est donc toute l'organisation intérieure de l'habitation qui est adaptée à l'environnement.
Une maison compacte
"On joue avec les opportunités du site", renchérit Samuel Courgey. Adossée à une colline située au nord, la maison n'en sera que mieux protégée du vent froid. En revanche, les végétaux situés sur le terrain pourront bloquer les rayons du soleil, trop chaud en été. Un rempart naturel que l'on pourra remplacer, à défaut, par des stores ou pare-soleil.
Enfin, l'architecture bioclimatique tend vers une maison compacte, "ayant le moins de surface d'échange avec l'extérieur, à l'image de l'igloo", explique François Pélegrin. Une construction sur deux étages subit moins de déperditions thermiques qu'une habitation de même surface mais de plain-pied.
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