Le CGDD a publié son tableau de bord éolien-photovoltaïque pour le 2e trimestre de l'année : il fait état d'une forte baisse des raccordements, aussi bien dans l'éolien que dans le photovoltaïque. Le Syndicat des énergies renouvelables s'alarme du ralentissement de ces marchés qui se traduit par des pertes d'emplois.
Les raccordements d'énergies renouvelables sont en chute libre au premier semestre : -26 % pour l'éolien et -73 % pour le solaire photovoltaïque. Tels sont les chiffres publiés par le Commissariat général au développement durable (CGDD) dans son tableau de bord du deuxième trimestre 2013. Plus en détail, le parc éolien a vu sa capacité progresser de moins de 200 MW sur les six premiers mois de l'année, pour atteindre une puissance installée de 7.821 MW au 30 juin. La production d'électricité éolienne s'est, quant à elle, élevée à 7,6 TWh sur la même période, en progression de 10 % par rapport à l'équivalent en 2012. Concernant le solaire photovoltaïque, le rythme des raccordements s'est stabilisé depuis la fin de 2012 à un rythme proche de 100 MW par trimestre, "soit un rythme nettement inférieur à celui constaté aux trimestres précédents", souligne le CGDD. La puissance du parc photovoltaïque français s'élevait à 4.263 MW à la fin du mois de juin. "Près de 40 % de cette puissance provient d'installations de taille intermédiaire (entre 36 et 100 kW), tandis que les centrales de plus de 250 kW en ont représenté près du quart", précise le rapport.
Le SER va proposer un plan de relance
Une situation alarmante pour le Syndicat des énergies renouvelables (SER) qui craint, à la fois, une mise en péril de l'atteinte des objectifs environnementaux fixés pour 2020, et la perte de nombreux emplois. "Comme nous le craignions, les mesures d'urgence adoptées en début d'année se sont malheureusement avérées insuffisantes pour endiguer la baisse des marchés", déclare Jean-Louis Bal, le président du SER. "Les chiffres publiés aujourd'hui par le CGDD rappellent l'importance de redynamiser, sans délai, ces secteurs". Le syndicat compte présenter au gouvernement un plan de relance des énergies renouvelables.
Mais qu'en est-il de l'avenir ? Fin juin, un peu plus de 500 projets éoliens se trouvaient en file d'attente pour une puissance cumulée de près de 8.800 MW. "Le nombre de projets reste quasi stable, tandis que la puissance augmente de moins de 1 %", annonce le CGDD. "Cependant, la puissance des projets dont les conventions de raccordement sont signées, et ainsi amenés à être raccordés dans les trimestres à venir, ressort en augmentation de 4 % par rapport à la fin mars". Pour le solaire, si le nombre de projets en file d'attente est en augmentation sur le 2e trimestre 2013 (+7 %), la puissance reste relativement stable. "La puissance globale des projets censés aboutir au cours des prochains mois, pour lesquels la convention de raccordement est déjà signée, s'inscrit en revanche en nette hausse (+18 % par rapport à la fin mars 2013), du fait notamment des projets d'une puissance supérieure à 250 kW", expose le tableau de bord. Peut-être de quoi entrevoir un timide rayon de soleil ?
La répartition des énergies renouvelables se fait naturellement en fonction des gisements : les régions les plus dynamiques dans l'éolien se trouvent dans le Nord et l'Ouest, tandis que pour le photovoltaïque, ce sont les régions méridionales qui tirent leur épingle du jeu.
Trois régions se détachent en matière de parcs éoliens : Champagne-Ardenne (+73 MW), Picardie (+43 MW) et Pays de la Loire (+36 MW). Le tableau de bord trimestriel du CGDD note que l'Alsace a accueilli son premier parc, d'une puissance de 12 MW, tandis qu'aucun projet éolien n'a vu le jour dans le DOM depuis 2010.
Pour le solaire photovoltaïque, le parc s'est agrandi dans toutes les régions, mais à des degrés divers. La région PACA se distingue et conforte sa première place avec une puissance installée de 579 MW (+47 MW), devant l'Aquitaine (+25 MW). Avec les deux autres régions du sud du pays (Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon), ces quatre territoires concentrent près de la moitié de la puissance installée sur le semestre. Le CGDD souligne encore : "à l'opposé, les DOM et la Corse, qui bénéficient d'un fort ensoleillement, ne représentent que 3 % de la capacité installée au 1er semestre".