DIAPORAMA. Le projet anglais Tidal Lagoon Power, actuellement discuté au Royaume-Uni, met en lumière le renouveau des usines marémotrices, longtemps restées à l'état de prototypes. Corée du sud et Grande-Bretagne font la course en tête. Tour du monde des projets de centrales en service et en construction.
Le gouvernement britannique a annoncé l'ouverture des discussions autour de la construction de la centrale marémotrice de Swansea, au Pays de Galles. Porté par Tidal Lagoon Power, le projet nécessitera 1,38 Mrd € pour construire une digue de près de 10 km au fond d'une baie, délimitant ainsi un lagon artificiel faisant office de retenue d'eau qui alimentera un ensemble de turbines réversibles, fonctionnant à la marée montante et descendante. Il est estimé que ces machines, d'une puissance totale de 320 MW, tourneront 14 heures par jour, permettant de fournir du courant électrique à 155.000 foyers, soit 90 % des habitants du pourtour de la baie. De quoi diminuer les émissions de carbone d'environ 236.000 tonnes par an, en évitant de recourir à des centrales à charbon.
Energie, emploi et préservation des côtes
Mark Shorrock, le directeur général de Tidal Lagoon Power, déclare : "C'est un projet de nature à changer la donne. En une seule étape, il offre la possibilité de produire de l'électricité locale et renouvelable à un faible coût". Le ministère des Finances de sa très Gracieuse Majesté, plus flegmatique, explique chercher à "déterminer s'il s'agit d'une opportunité abordable et si le projet vaut investissement". En dehors du coût de la construction de la digue - qui devra résister à des tempêtes pendant 120 ans, la durée de vie estimée du lagon - les promoteurs de l'usine devront également décrocher les permis de construire auprès des autorités locales. Une épreuve qui sera peut-être difficile à surmonter lorsqu'on voit l'opposition rencontrée par des parcs éoliens offshore pourtant implantés à plusieurs kilomètres des côtes.Tidal Lagoon Power insiste sur les bénéfices attendus. Outre la fourniture d'énergie "verte", la société indique que le chantier mobilisera, à son maximum, 1.900 équivalents temps plein, et que les investissements pour équiper la centrale en matériels électriques ou hydrauliques, apporteront près de 700 M€ de contrats à des compagnies prioritairement britanniques. Les promoteurs envisagent également que la longue digue formant un "U" au cœur de la baie deviendra une attraction touristique et un lieu de promenade insolite, qui attirera entre 70.000 et 100.000 visiteurs par an, boostant ainsi l'économie locale par un apport de plus de 105 M€/an. Enfin, ils mettent en avant le côté protecteur de l'installation face à l'élévation du niveau des océans, à des tempêtes plus fortes et plus fréquentes et à un phénomène d'érosion des côtes accentué.
Découvrez d'autres usines marémotrices dans les pages suivantes