Les "incohérences" et les investissements "contestables" du TGV Est
Le cofinancement du TGV-Est Paris-Strasbourg par de nombreuses collectivités locales est pointé du doigt par les experts de la Cour des comptes. Elle estime que cette ligne "a conduit à des choix 'incohérents' et des investissements 'contestables'", et évoque également des "dessertes peu fréquentées", ou une gare TGV construite en "rase campagne" en Lorraine. Inaugurée en effet, en juin 2007, la LGV Est demeure la première ligne du réseau à grande vitesse français à avoir été cofinancée par les collectivités locales - à hauteur de 24% pour la partie mise en service en 2007, et même de 32% pour la 2e phase actuellement en chantier, qui raccourcira encore le trajet, dont la mise en service est prévue en 2016.

 

Les restructurations des hôpitaux "mal conduites"
L'institution publique souligne que les restructurations hospitalières, entamées il y a une quinzaine d'années continuent d'être "mal conduites" ou "inachevées" et préconise, dans son rapport annuel, de faire passer les objectifs nationaux avant les intérêts locaux. Pour rappel, déjà en 2008, dans un précédent rapport, la Cour avait recommandé de "relancer" et "rationaliser" les restructurations, que ce soient des réorganisations internes, des regroupements d'établissements ou des fermetures. Les experts de la Cour ont par exemple, passé au crible trois restructurations : Perpignan (Pyrénées orientales), Nord-Deux-Sèvres (Deux-Sèvres) et Albertville-Moutiers (Savoie).

 

Les trois projets "ont eu beaucoup de mal à voir le jour : il a fallu attendre entre dix et vingt ans pour rendre les arbitrages nécessaires", ajoutent-ils. Ainsi, à Perpignan, la décision de reconstruction de l'ancien hôpital a été prise en 1993 et n'a été effectuée qu'en 2012. Et encore, seulement, deux tranches, sur les quatre initialement prévues, ont été réalisées. Au final, l'hôpital de Perpignan "est partiellement inadapté à la pratique actuelle, notamment en matière de développement de la chirurgie ambulatoire". Et le coût du projet a explosé : d'abord estimée à 95 millions d'euros en 1995, l'enveloppe budgétaire est passée à 136 millions en 2003, puis 190 millions en 2012. Résultat ? Un endettement qui d'après la Cour, "hypothéquera pour longtemps la situation financière de l'établissement".

 

Par ailleurs, l'hôpital Nord-Deux-Sèvres à Faye-L'Abbesse (Poitou-Charentes), "n'a pas encore connu de réalisation concrète, malgré trois projets successifs". La Cour s'interroge sur la pertinence même de l'établissement, proche de deux hôpitaux importants à Niort et Cholet.

 

Un nouvel établissement en Savoie est également dans le collimateur de la Cour des comptes. "Après le difficile accord sur la fusion de deux entités seulement (Albertville et Moutiers) sur les trois envisagées initialement (avec Bourg-Saint-Maurice), et après cinq projets successifs, le nouvel établissement n'est toujours pas construit", rapporte le document. En parallèle, le ministère de la Santé a demandé le réexamen du projet en octobre dernier "pour mieux dégager des gains d'efficience".

 


Découvrez la suite de l'article dédié au rapport annuel de la Cour des comptes en page 3.

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