Les primo-accédants ne représentent plus qu'un tiers des emprunteurs en 2014 contre la moitié en 2011 ! Les jeunes acheteurs potentiels se font rares et ont une tendance à l'attentisme, comme nous le dévoile une étude réalisée par Vousfinancer.com.
En 2014, les acheteurs accédant à la propriété pour la première fois ne représentent qu'un emprunteur sur trois. L'agence de courtage en crédit immobilier, Vousfinancer.com dévoile une étude* sur leur présence sur le marché de l'immobilier et expose les aides qui leur sont réservées.
"On ne peut pas dire que les acheteurs potentiels soient dans une position défavorable pour entrer sur le marché de l'immobilier", assure Jérôme Robin, président et fondateur de Vousfinancer.com.
En effet, les taux de crédit immobilier historiquement bas (2,75 % sur 20 ans en 2014, contre 4,30 % en 2012) ont permis de resolvabiliser une partie des primo-accédants depuis 2013, passant de 32 % à 35 % en 2014. Cependant, leur part reste beaucoup moins importante qu'en 2011 où ils représentaient 55 % des accédants à la propriété.
L'on constate une véritable corrélation entre ces fluctuations et la création d'aides incitatives. L'on peut notamment observer que la mise en place du prêt à taux zéro (PTZ) dans l'ancien a boosté la proportion de primo-accédants en 2011. Dès sa suppression en 2012, cette dernière chute de huit points, passant ainsi de 55 % à 43 % en un an.
Une conjoncture peu propice pour les jeunes acheteurs malgré des taux bas
La conjoncture économique du pays joue également un rôle important dans la timide entrée sur le marché des jeunes acheteurs. Premièrement, la politique d'octroi de prêt des banques s'est endurcie depuis 2009.De plus, d'après le ministère du Travail, 80 % des embauches se font en CDD. "Cela constitue un frein certain à l'achat de bien immobilier, aux vues des conditions de crédits des établissements qui demandent presque tous une situation professionnelle stable", commente Sandrine Allonier, responsable des relations banques de Voufinancer.com.
Pour finir, bien que les taux très bas devraient s'avérer incitatifs, Jérôme Robin nous explique qu'il n'en n'est rien : "les acheteurs potentiels se rendent bien compte que les taux diminuent chaque année. Pourquoi ne baisseraient-t-ils pas davantage ? Ce type de réflexion les pousse à l'attentisme".
Pour éliminer tous ces obstacles, de nombreuses aides existent, mais elles sont souvent inconnues des principaux intéressés.
Des aides parfois méconnues
Contrairement aux idées reçues, les primo-accédants sont soutenus à travers des aides incitatives.Tout d'abord, les banques mettent en place des offres spéciales pour les jeunes. Par exemple, elles peuvent proposer des grilles de taux plus favorables, des prêts à 0 % ou à 1 % selon le profil du futur accédant. "Les banques souhaitent attirer les primo-accédants. Ils ont un fort potentiel pour les établissements qui cherchent à fidéliser leur clientèle sur le long terme, notamment grâce à la souscription d'autres produits", nous explique Sandrine Allonier.
Les collectivités locales, font aussi des efforts pour attirer les jeunes acheteurs. Les dispositifs mis en place par les villes viennent en complément des prêts à taux zéro proposés par les banques.
À Toulouse, par exemple, l'aide "Premier logement" alloue jusqu'à 18.000 euros de prêt à 0% sur dix à quinze ans. À Marseille, le "Chèque premier logement" est une subvention de 4.000 à 12.000 euros appliquée directement sur mensualités réduites pendant dix ans.
Enfin, l'État tente également de soutenir les primo-accédants, avec plus ou moins de succès. En octobre 2014, le PTZ dans le neuf a été élargi (hors zone A) et dès le 1er janvier 2015 le PTZ dans l'ancien sera réhabilité. Cependant, il est réservé aux primo-accédants dans des villes de moins de 10.000 habitants et sous de nombreuses conditions.
*Étude sur les primo-accédants réalisée dur les 5.200 dossiers de crédits traités en 2014 par Vousfinancer.com