Alors que se préparent les Journées professionnelles de la Construction, les différentes Unions nationales des artisans adhérentes de la Capeb font le point sur leurs activités. Lors d'une première réunion, les UNA Charpentiers Menuisiers et Serrurerie Métallerie ont dévoilé leurs craintes pour l'avenir.
Ce jeudi 31 mai 2013, l'ambiance n'était pas au beau fixe chez les professionnels du bois et de la métallerie adhérents de la Confédération des artisans et petites entreprises du bâtiment. "La morosité s'est installée dans nos entreprises qui rencontrent de nombreuses difficultés sur le terrain", a d'emblée déclaré Jean-Marc Desmedt, président de l'UNA Charpente-Menuiserie-Agencement (CMA). Des propos aussitôt repris par son collègue de l'UNA Serrurerie Métallerie, Gilbert Olivet. Le ton est donné.
La filière bois mise à mal
Ainsi, la filière bois malmenée ces derniers temps, a de nouveau connu un coup d'arrêt avec la très récente décision du Conseil constitutionnel de mettre fin à l'obligation d'une quantité minimale de bois dans les constructions. "On avait même demandé l'extension de cette décision à la rénovation, on avait bon espoir que cela aboutisse. Et puis, le couperet est tombé la semaine dernière. Il va désormais falloir trouver d'autres sujets, d'autres projets", explique Jean-Marc Desmedt. Un obstacle qui vient s'ajouter à la conjoncture plutôt morose, notamment dans la construction bois qui enregistre une forte chute.
"En plus, la RT 2012 [qui s'applique à tous les bâtiments depuis le 1er janvier 2013, ndlr] est venue grever les budgets, engendrant des coûts de construction en augmentation de plus de 15%. Ce qui évince bon nombre de particuliers qui obtiennent difficilement des prêts", souligne-t-il. Le président de l'UNA CMA a également mis en cause certaines réglementations et normes "douloureuses" qui s'ajoutent au contexte économique toujours complexe. Conscient des obstacles à surmonter, il soutient que sa filière ne pourra pas s'en sortir seule, et compte bien sur la solidarité avec les autres UNA pour parvenir à redresser la barre.
La métallerie veut que ça bouge !
De son côté, Gilbert Olivet, président de l'UNA Serrurerie Métallerie, estime avoir déjà "tiré la sonnette d'alarme en 2012". "On attendait des mesures gouvernementales fortes, nous avons été déçus, ce qui n'a pas aidé les entreprises à se refaire", détaille-t-il. Du coup, sa politique désormais : ne pas attendre après les autres, et prendre les devants pour évoluer et se structurer différemment. "Il faut que les entreprises se prennent en main et se préparent à l'avenir", clame-t-il. Et d'annoncer : "On va tenter de reprendre le marché de l'entretien des portes et portails". Un contrat d'entretien est en train de se mettre en place, il sera présenté au Journées professionnelles de la Construction (du 20 au 22 juin à Nantes).
Et Jean-Marc Desmedt de rebondir : "Ce qu'il nous faut, ce sont des marchés ! Il ne suffit pas de savoir faire, il faut le client en face. Et pour cela, il nous faut des mesures qui encouragent les particuliers à faire des travaux. Pour l'instant, il n'y a aucun signe qui annonce un décollage !". A bon entendeur…
