L'année 2013 s'est finalement mieux terminée qu'elle n'avait commencé pour les industriels des matériaux de construction minéraux. L'activité a connu un rebond inattendu en décembre grâce à une conjoncture moins mauvaise que prévu dans le bâtiment et les travaux publics.
Les matériaux minéraux de construction ont publié leur tableau de bord mensuel. Il fait apparaître un rebond, au mois de décembre 2013, qui conjugué à un bon mois d'octobre et à un mois de novembre en demi-teinte, permet toutefois de conclure l'année sur une note positive. Selon les premiers résultats communiqués, le volume de granulats livré aurait progressé de +4,2 % en un mois et de +1,6 % sur un an. Le quatrième trimestre de l'année se place donc au-dessus des trois mêmes mois de 2012 (+1,2 %) tandis que, sur l'ensemble de l'année 2013, l'activité a augmenté de +1,7 %, au-delà des niveaux anticipés. "Une conjoncture moins mauvaise que prévue dans le bâtiment mais aussi, et surtout, dans les travaux publics, couplée avec un possible restockage, ainsi que l'absence d'intempéries en ce début d'hiver pourraient expliquer cette surprise", détaille l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem).
Le bâtiment en difficulté, les travaux publics mieux orientés
Concernant le béton prêt à l'emploi (BPE), le dernier mois de 2013 a également été marqué par un net rebond (+5,9 % sur un mois et +3,1 % par rapport à 2012). Au quatrième trimestre, les niveaux de production sont restés proches de ceux du trimestre précédent et de ceux de 2012. Mais sur l'ensemble de l'année, la production a tout de même enregistré un repli de -1,9 %. "Les évolutions par matériaux restent assez hétérogènes, certains d'entre eux comme les produits en béton (-9,2 %) ou les briques (-7,8 %) accusant de fortes baisses", précise l'Unicem. Le mouvement indique toutefois qu'une amélioration conjoncturelle serait perceptible dans certains secteurs d'activité, bien qu'assez timide dans le bâtiment. "Les perspectives des professionnels du gros œuvre se seraient raffermies en décembre, de même que le carnet de commandes du second œuvre", estime-t-il. La mise en place des mesures fiscales (TVA maintenue à 5,5 % pour les travaux de rénovation énergétique des logements, CIDD et éco-PTZ) est évoquée.
Le nombre de mises en chantier de logements neufs reste, en revanche, problématique et continue de se contracter : fin novembre 2013, on dénombrait 337.870 logements commencés sur 12 mois, un chiffre en fort repli (-6,2 %). Pour les permis de construire, la baisse est encore plus prononcée "et peut constituer une inquiétude pour l'évolution des constructions futures", prévient l'Unicem. A la fin du mois de novembre, en cumul sur 12 mois, 433.282 permis avaient été déposés, soit -15,7 % par rapport à 2012. Le nombre d'autorisations reste donc largement inférieur à celui constaté en moyenne sur les 10 dernières années (d'environ 500.000 permis par an). Du côté des travaux publics, les volumes apparaissent en hausse, pour le 3e mois consécutif (+3,7 %), permettant de compenser légèrement le recul enregistré sur les mois précédents. "En revanche, après le bon chiffre du mois d'octobre lié à la signature du contrat de contournement de Marseille, les prises de commandes ont sensiblement fléchi en novembre", conclut l'Union. Le marché aurait perdu 6,8 % de son volume en un an, une situation que ne devraient pas arranger les élections municipales avec un retard dans les commandes des collectivités locales.
Lors de son traditionnel déjeuner de la profession, le président du SFIC, Jean-Yves Le Dreff, a rappelé le dynamisme et l'innovation dont savaient faire preuve les industries françaises pour se sortir des crises. Il a notamment plaidé pour un libre choix des matériaux de construction, prenant le contrepied des quotas d'incorporation de matériaux renouvelables. "Il y a de la place pour tout le monde, béton, acier, bois !", a-t-il notamment déclaré.