Batiactu : Vous quittez très prochainement la présidence de la Commission des femmes d'artisans… Quelle aura été votre plus grande satisfaction ?
Roselyne Lecoultre : C'est d'avoir rendu le statut de conjoint collaborateur obligatoire. Cela a été très difficile à faire comprendre. Dans le bâtiment, il y a eu heureusement une prise de conscience, un dynamisme et une volonté et surtout le soutien de l'ancien président, Jean Lardin. Ceux qui ont tenté l'expérience de prendre une femme dans l'entreprise ont été satisfaits à 99%. Le combat a donc été dur, car au départ, même les femmes étaient réticentes. Et ne parlons pas des hommes ! Pour personne, il n'était logique qu'une femme puisse rentrer dans une entreprise artisanale.
Batiactu : Etre une femme dans le secteur du bâtiment, c'est…
R. L. : C'est un secteur où il faut faire sa place, sans féminisme, sans pour autant oublier qu'on est une femme. Et il faut savoir se faire respecter. Aujourd'hui, je crois que la femme a une place charnière dans l'évolution de l'entreprise, notamment avec l'émergence des Eco-Artisans. C'est elle la première concernée.Batiactu : En tant que femme, comment avez-vous vécu vos trois mandats de présidente au sein de la Capeb ?
R. L. : Tout s'est bien passé. Il faut apprendre à connaître les hommes avec qui l'on travaille. J'ai su me faire respecter tout en sachant avoir l'humour ad hoc. J'avais la même place qu'eux autour de la table. Et puis, le conseil que je donnerai à la future Présidente, c'est d'être féminine sans être féministe !