Pour la deuxième année consécutive, les investissements dans les énergies dites "propres" sont en recul au niveau mondial. Le constat est le même en Europe, en Chine, en Inde ou aux Etats-Unis, où l'importante baisse serait liée à la soudaine abondance de gaz. Exceptions notables, le Brésil et la Grande-Bretagne, qui accroissent les fonds pour les projets EnR.
Selon le baromètre Bloomberg New Energy Finance, les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables sont en chute : 33,9 Mrds €, soit -14 % sur le dernier trimestre et -20 % par rapport à la même période en 2012. D'après les spécialistes, les dépenses pour l'ensemble de 2013 seront inférieures à celles de l'an passé (207 Mrds €), elles-mêmes déjà en baisse de 11 % par rapport à 2011, année record. En cause ? La crise mondiale, qui définit d'autres priorités plus immédiates aux gouvernements que le changement climatique. L'industrie européenne souffre ainsi d'une baisse des aides, en Allemagne (-6 % à 1,18 Mrd €) et en Espagne notamment. En France, le recul trimestriel serait même de -40 %, avec un montant d'investissement de seulement 536 M€. En Chine également, la crise du photovoltaïque et les problèmes de l'éolien créeraient des difficultés et font reculer les dépenses dans ces secteurs de -6 %, les investissements repassant sous la barre des 10 Mrds €. La situation est identique dans les autres puissances économiques asiatiques, Japon et Inde.
Une perte d'élan préoccupante
Pour les Etats-Unis également, les énergies vertes ne seraient pas une priorité, avec un repli très important de -41 % à 4 Mrds €. L'abondance de gaz de schiste entraîne une baisse des prix qui rend les renouvelables moins attrayantes. Seules exceptions, les dépenses engagées par le Brésil et la Grande-Bretagne, en progression. La puissance émergente d'Amérique latine a ainsi accru ses dépenses trimestrielles pour dépasser les 810 M€ (+15 %), tandis que le Royaume-Uni a allègrement supplanté tous ses partenaires européens : les investissements dans les EnR y ont le vent en poupe avec 1,92 Mrd € (+63 %). Bien que les fonds alloués restent importants, "la baisse de la dynamique depuis 2011 est préoccupante", concède Michael Liebreich, le directeur exécutif de Bloomberg New Energy Finance.