Promouvoir les projets de ligne à grande vitesse dans le Sud-Ouest, interconnecter les métropoles et les grandes villes de ce territoire, de l'Atlantique à la Méditerranée mais aussi les PPP... Tels ont été les thèmes débattus, mercredi 9 octobre à Paris, par les élus concernés et la FNTP, au cours du colloque intitulé "LGV du sud- ouest européen, l'union sur toute la ligne". Morceaux choisis.

"La France a un Sud dynamique et ses agglomérations veulent être directement raccordées par des lignes ferroviaires à grande vitesse", sont venus dire ce mercredi 9 octobre au siège de la FNTP, plusieurs élus de la région Sud-Ouest.

 

"Nous ne pouvons pas accepter que Bordeaux reste un terminus pour le TGV et souhaitons dire notre volonté que les travaux se poursuivent au-delà, vers Toulouse et Narbonne d'une part, vers Dax d'autre part, et entre Montpellier et Perpignan", a ainsi signalé à la presse Jean-Louis Chauzy, président de l'association Eurosud Transport, organisatrice de l'opération de lobbying.

 

Si les collectivités se réjouissent de la mise en place de la ligne Bordeaux-Toulouse, ils pestent toutefois que "les liaisons vers l'Espagne soient repoussées après 2030" et encouragent des modes de financements innovants.

 

"Et les réflexions doivent se concrétiser par des actes formels, poursuit Jean-Louis Chauzy. Tous les partenaires réunis aujourd'hui sont conscients que les contraintes financières imposeront un nouveau calendrier. La rencontre du 9 octobre nous permet ainsi de rassembler et de remporter la conviction des présents mais aussi du Gouvernement et de l'Europe, pour prendre les décisions que nous attendons, à savoir, aller au-delà de la déclaration du Premier ministre le 9 juillet."

 

Le Sud-Ouest en première ligne des 20 projets prioritaires
En effet, Jean-Marc Ayrault, avait rendu son arbitrage suite au rapport de la commission "Mobilité 21", piloté par le député Philippe Duron. Sur les 71 projets inscrits au Schéma national des infrastructures de transport (Snit), le gouvernement a retenu 20 projets et le sud-ouest se trouve en première ligne.

 

Ainsi, la ligne Bordeaux-Toulouse (Gironde/Haute-Garonne), grande prioritaire du projet, est prévue pour 2030, avec le début des travaux en 2017-2018. Pour Martin Malvy, Président (PS) de la région Midi-Pyrénées, cette décision est évidemment une très bonne nouvelle qui a nécessité beaucoup de "patience" et aussi du "hasard", confie-t-il. "C'est une œuvre de longue haleine, un projet qui avait été proposé par Michel Rocard en 1989, puis relancé en 2001. Il aura fallu attendre juin 2013 pour qu'il voit le jour", ajoute Martin Malvy.

 

De son côté, Alain Rousset (PS), président de la région Aquitaine pour qui la ligne Bordeaux-Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) est au cœur de ses priorités regrette la dernière décision gouvernementale. "Ce n'est pas toutefois le scénario catastrophe que l'on nous annonçait. Les études se poursuivent jusqu'à Hendaye. Donc, il faut continuer à se battre. Le dossier va avancer, il ne peut pas être aujourd'hui être bloqué", estime-t-il.

 

Enfin, côté Méditerranéen, Jean-Claude Gayssot (PCF), ex ministre des Transports, vice-président du Conseil régional Languedoc Roussillon martèle que "le tronçon de 130 kilomètres qui relie Montpellier (Hérault) à Perpignan (Pyrénées-Orientales) est le seul qui ne soit pas à grand vitesse entre Amsterdam (Pays-Bas) et Séville. Il y a urgence, pour ce tronçon, car c'est un goulet d'étranglement pour les trains du quotidien, et aussi pour le report modal."

 

Le PPP au cœur des débats
La question du financement des grands travaux de ligne à grande vitesse a également suscité de franches discussions. Alain Rousset, fidèle à sa position estime que de nouveaux modes de financement doivent être trouvés : "Les PPP permettent de loger une dette différemment." Si cette solution coûte plus chère, le président de la région Aquitaine considère que "l'utilisateur du train est prêt à payer plus pour plusieurs heures de trajet de gagnées". " On peut donc imaginer un PPP associant l'État, les collectivités, les opérateurs ferroviaires, la Caisse des dépôts et la Banque européenne d'investissement", avance l'élu aquitain.

 

 

En conclusion, le nouveau président de la FNTP Bruno Cavagné, estime qu'"il ne faut pas lâcher le morceau pour entretenir le patrimoine et réaliser de grands projets structurants." "Pour ce qui concerne le PPP ? Cela représente, aujourd'hui 3 % des travaux publics. Certes, ce mode de financement n'est pas la panacée mais il faut réfléchir à trouver d'autres moyens clairement."

 

*Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées, Alain Rousset, président de la région Aquitaine, Jean-Claude Gayssot, ex-ministre, vice-président de la Région Languedoc-Roussillon, Bernard Marquié, adjoint au maire de Toulouse, chargé de la Mobilité et des Transports, Michel Duchène, adjoint au maire de Bordeaux délégué à la prospective et stratégie urbaine.

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