Les éléments de façade bois reçoivent leur premier avis technique

 

Le système constructif industriel est un "composite" constitué d'une ossature croisée en bois massif (empilage de plis alternés à 90° collés entre eux) et d'un isolant. Préfabriqué en usine, il entre dans la composition de façades rideaux, semi-rideaux ou panneaux, pour des bâtiments neufs ou existants. La notice précise : "Le procédé est prévu pour être mis en œuvre sur les bâtiments dont l'ossature primaire, qui assure la stabilité générale de la construction, est réalisée avec une structure porteuse poteaux ou refend sur dalles, ou poteaux sur poutres avec plancher, pouvant être en béton ou métallique". L'avis technique, qui détaille les domaines d'emploi acceptés, inclut la 4e famille pour les immeubles de logement. "Cela correspond à des hauteurs jusqu'à 50 mètres, sachant que la 3e famille est à 18 mètres sous acrotère et que la 2e famille équivaut à une utilisation en R+2", nous éclaire François Pelissier. C'est le choix du matériau isolant qui s'avère déterminant pour la sécurité incendie (il est possible d'opter pour les fibres de bois, le polystyrène expansé, la laine de verre, la laine de roche). Face à la menace tellurique en revanche, Panobloc revendique une sécurité dans toutes les zones sismiques (dans la limite de 80 kg/m² de poids propre y compris le bardage rapporté ou l'enduit sur isolant).

La préfabrication épargne du temps et des nuisances

La société Techniwood annonce la réalisation de plusieurs chantiers importants, dont la réhabilitation de 150 logements dans une tour de 15 étages à Grenoble, en site occupé. "C'est l'entreprise générale qui se charge de la pose des panneaux qui s'installent comme des produits de façade béton. Il n'y a pas besoin de connaissances particulières sur le bois pour les utiliser", assure le dirigeant. "Nous avons développé un système de fixation par vis breveté pour reprendre les écarts en façade sur des équerres parfaitement mises à niveau", dévoile-t-il. "Sur le chantier, l'installation ne nécessite finalement qu'une seule intervention. Elle mobilise moins de personnel différent et moins de matériels comme les grues", poursuit François Pelissier. La pose des panneaux s'effectue rapidement, sans intervention depuis l'intérieur, afin de limiter au maximum les nuisances.

 

"C'est une solution renouvelable et biosourcée qui répond donc à toutes les contraintes d'exigence. Elle bénéficie de la préfabrication en usine en apportant un gain de temps et de performance, puisque la qualité est vérifiée en usine. Ici, la performance théorique est égale à la performance mesurée. Panobloc c'est un peu E=PE3, c'est-à-dire la conjugaison des trois performances écologique, énergétique et économique", déclare le président de la société. Interrogé sur l'abandon de l'obligation d'incorporation de bois dans les constructions, il confie : "C'est un recul dommageable. A un moment donné, l'incitation par la loi permet une prise de conscience et fait avancer les choses. La France a le deuxième potentiel forestier européen et il est très mal exploité, participant au déficit commercial". Le dirigeant précise le fond de sa pensée : "Un mètre cube de béton présente un bilan carbone de plus de 480 kg de CO2. Un mètre cube de bois retient 450 kg de CO2, même en incluant 1.000 km de transport. Une économie 'bas carbone' doit être mise en place de façon urgente ! On reviendra forcément à une logique d'incitation". Travaillant sur ses développements futurs, Techniwood ambitionne tout simplement de devenir le Velux® de la façade bois. La société, qui travaille déjà en Suisse, espère s'installer dans les 2 à 4 ans qui viennent sur d'autres marchés. "Peut-être l'Amérique du Nord, le Canada, et le Royaume-Uni, avec des sites de production sur place", conclut François Pelissier.