Les réseaux de chaleur qui avaient connu une première heure de gloire au début des années 1980, reviennent sur le devant de la scène. Ils disposent aujourd'hui de nombreuses perspectives d'utilisations nouvelles grâce à l'avancée des technologies. L'éco-cité Ivry Confluences constitue un bon exemple de ce renouveau.
A côté des réseaux électriques intelligents, dits "smartgrids", souvent sous le feu des projecteurs, existent d'autres solutions de distribution de l'énergie dans des quartiers à vocation durable. Largement utilisés après les chocs pétroliers des années 1970, les réseaux de chaleur avaient connu un premier âge d'or jusqu'à la moitié de la décennie suivante. Le retour à la normale sur les marchés des énergies fossiles avait alors marqué un coup d'arrêt aux nouveaux développements. Les réseaux de chaleur urbains avaient alors entamé une traversée du désert qui allait durer une vingtaine d'années. "Il y a aujourd'hui de nouvelles perspectives d'applications pour les réseaux de chaleur basse température", expose Jean-Baptiste Bernard, d'Ecome Ingénierie, à l'occasion des Journées de la Géothermie. "Ces réseaux peuvent être centralisés, avec une grosse pompe à chaleur qui envoie de l'eau chaude vers les différents bâtiments d'une ZAC, ou décentralisés : l'eau à basse température circule entre les divers bâtiments qui sont tous équipés de PAC", précise-t-il.
Pérenniser, adapter et créer des réseaux
Cette géothermie de basse énergie constitue un enjeu primordial dans l'atteinte des objectifs du Grenelle de l'Environnement : leur nombre doit ainsi être multiplié par trois d'ici à 2020. "Il s'agit donc de pérenniser les réseaux déjà existants, de les adapter à la géothermie (si ce n'est pas leur source d'énergie, NdlR) et d'en créer de nouveaux", prévient Nicolas Monneyron de Cofely qui prend l'exemple de l'éco-cité d'Ivry Confluences (Val-de-Marne) en petite couronne parisienne. "Il s'agit d'une opération de très grande ampleur qui consiste à recréer quasiment la moitié de la ville ! Sur une superficie de 145 hectares, plus d'un million de m² neufs seront construits. Il faut donc accompagner la montée en régime d'énergie et de chaleur dans le temps, puisque les besoins seront multipliés par 6 d'ici à 2025, passant de 10 GWh aujourd'hui à 60 GWh pour l'eau chaude sanitaire et le chauffage", détaille-t-il. La solution a consisté à profiter de réseaux déjà existant à proximité, afin de mailler l'ensemble de la zone. Le futur réseau de chaleur sera donc relié à Energivry et au réseau parisien CPCU. En outre, il tirera également avantage de la présence d'un incinérateur de déchets ménagers sur la commune comme source de chaleur, et de la préexistence d'un doublet de géothermie rebouché dans les années 1980.
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