Tous les propriétaires se disent prêts à engager des travaux de rénovation énergétique dans leur logement, y compris ceux vivant dans des immeubles. Seulement voilà : mal informés, ils ne passent pas à l'action. Tel est l'enseignement qui ressort de la dernière enquête Ifop pour Qualitel, focalisée sur le ressenti et le comportement des copropriétaires.
On savait déjà que les propriétaires de maisons individuelles sont prêts à réaliser chez eux des travaux de rénovation énergétique, mais qu'ils ne passent pas à l'action faute d'informations suffisantes sur les démarches, les coûts, les bénéfices. Mais qu'en est-il dans les copropriétés ? C'est justement pour répondre à cette question que Qualitel, association indépendante chargée de promouvoir la qualité de l'habitat, a fait appel à l'Ifop pour réaliser une étude*.
La rénovation énergétique, au cœur des préoccupations des copropriétaires
Verdict ? Les copropriétaires sont exactement dans le même état d'esprit que les propriétaires de maisons individuelles. Ils sont attentifs aux problématiques environnementales et sont en faveur des travaux de rénovation énergétique. "La rénovation énergétique arrive en 3ème place des projets que les copropriétaires envisagent au cours des deux prochaines années. Elle vient talonner les vacances et c'est nouveau. Auparavant, elle n'arrivait pas si haut dans le classement", indique Jérôme Benoît, directeur d'études à l'Ifop.
S'ils souhaitent réaliser ces travaux, ce n'est d'ailleurs pas tant pour des raisons écologiques mais plutôt par rapport aux économies générées sur la facture énergétique. D'après l'étude, 44 % des copropriétaires envisagent ainsi d'effectuer des travaux de rénovation dans un avenir proche. Ils vont même jusqu'à plaider en faveur d'un diagnostic global de leur immeuble. Actuellement, ce dernier n'est que très rarement réalisé : seulement 20% des propriétaires affirment en effet qu'un diagnostic ou audit énergétique et des travaux de rénovation ont ou vont être effectués. Dans la majorité des cas, il semble d'ailleurs qu'il ne soit même pas évoqué !
Les immeubles où vivent ces propriétaires étant vétustes, il semble en effet qu'ils soient confrontés à un certain nombre de problèmes liés au bâti et ayant des répercussions directes sur les performances énergétiques de leur logement. Parmi eux : des murs mal isolés ou encore des fenêtres et un système de chauffage de mauvaise qualité.
Des problèmes identifiés mais une position attentiste
Malgré cette forte envie de travaux, les copropriétaires restent, comme les propriétaires de maisons individuelles, très attentistes. Ils sont conscients des problèmes de leur immeuble, ils les identifient très bien, mais ne font rien pour les résoudre.
Comment s'explique cette attitude en contradiction avec leur discours ? Pour l'Ifop, elle découle tout simplement d'un manque d'informations. "Six propriétaires sur 10 souhaiteraient être davantage informés sur les bénéfices et démarches à entreprendre en matière de rénovation énergétique", apprend-on dans l'étude.
Un manque d'informations auquel Qualitel entend répondre grâce à différents outils mis à la disposition des copropriétaires et qui sont régulièrement remaniés et enrichis, en particulier le site Internet www.bienacheterbienrenover.fr, l'application mobile "Bien visiter" ou encore un extranet, spécifiquement à l'intention des copropriétés. Via sa filiale Cerqual, l'association propose, par ailleurs, différentes certifications spécifiques pour les logements collectifs. La certification "Patrimoine Copropriété" permet ainsi aux syndics ou aux membres du syndicat de copropriété, d'encadrer les objectifs d'une rénovation des parties communes et d'évaluer les résultats suite aux travaux : performance énergétique, accessibilité, qualité sanitaire, sécurité incendie, équipements communs (éclairage, ascenseurs...), etc.
L'on peut cependant déplorer que l'étude ne soit pas allée plus loin sur la question. Outre ce manque d'informations, peut-être existe-t-il d'autres freins liés, notamment, à la complexité de l'organisation des copropriétés et au rôle des syndics. Autant d'obstacles potentiels, maintes fois soulevés par certaines associations et qui pourraient eux-aussi entrer en ligne de compte.
*Pour cette enquête Ifop pour Qualitel, un échantillon national représentatif de 1005 propriétaires et occupants de logements collectifs a été interrogé. Afin d'assurer la fiabilité de la mesure et de permettre différentes lectures des résultats, 1005 internautes propriétaires de logements collectifs ont été interrogés, avec quotas issus de données de cadrage sur cette population (source OMCAWI Ifop).
Mode de recueil : l'étude a été réalisée On-line sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview)
Dates du terrain : du 7 au 17 mai 2013