Un magasin de l'enseigne française de bricolage situé en banlieue de Moscou a été le lieu d'une manifestation d'une vingtaine de personnes ce mardi. Le groupe d'individus protestait contre les pressions françaises qu'aurait exercées le groupe Leroy Merlin sur un syndicat.
Mardi, une vingtaine de personnes emmenée par le chef du syndicat de Leroy Merlin de Moscou, a manifesté devant le point de vente de Mytichtchi, pour protester contre des pressions qu'aurait exercé le groupe. Le distributeur est accusé en effet d'avoir demandé au chef de ce syndicat de cesser ses activités et de lui avoir proposé de l'argent, a indiqué l'AFP.
M. Karoutcha, chef du syndicat, raconte à l'AFP que le directeur du magasin Leroy Merlin de Moscou lui a spécifié d'arrêter ses activités au sein de ce syndicat créé en 2007. Il explique également qu'on lui a proposé de l'argent pour arrêter, environ 7.000 € (sachant que son salaire mensuel moyen est de 517 €, ndlr), et qu'ayant refusé, il a été licencié un mois plus tard. Au terme d'un an de procédure, M. Karoutcha a obtenu gain de cause et a été réintégré dans ses fonctions.
Aujourd'hui, M. Karoutcha et ses collègues estiment que les pressions du groupe de distribution continuent, notamment des pressions « morales » sur les employés pour les empêcher de s'affilier au syndicat. Ces derniers seraient menacés de ne pas être augmentés, voire d'être licenciés.
Une porte-parole de Leroy Merlin a démenti que le groupe ait proposé à M. Katchoura de l'argent. "C'est complètement faux", a déclaré Svetlana Danileïko à l'AFP."Il s'agit d'une personne sur 5.000 qui se dit mécontente du mode de fonctionnement de Leroy Merlin en Russie", a-t-elle encore déclaré, ajoutant:"les autres 4.599 n'ont a priori pas voulu rejoindre M. Katchoura dans son aventure". "Dans chacun des magasins il y a des comités de dialogue social qui marchent depuis des années, les employés sont tous habitués à régler les problèmes à travers" ces comités, a-t-elle encore poursuivi.