Après deux mois de baisse, les prix de l'immobilier en Grande-Bretagne ont rebondi en décembre mais la tendance à moyen terme reste au ralentissement, selon des chiffres publiés vendredi par la banque Halifax.

Les prix ont progressé de 1,1% par rapport au mois de novembre. Ils avaient reculé de 0,4% en novembre et de 1,1% en octobre. Mais la tendance à plus long terme montre un ralentissement marqué du rythme de progression des prix de l'immobilier, puisqu'ils affichent une hausse de 15,1% sur l'ensemble de l'année 2004, mais de seulement 2,8% au cours du second semestre, souligne la banque, qui appartient au groupe HBOS.
«Les cinq relèvements des taux d'intérêt intervenus entre novembre 2003 et août 2004, combinés aux difficultés rencontrées par ceux qui achètent une maison pour la première fois, ont réduit la demande, provoquant un ralentissement de la hausse des prix de l'immobilier depuis la mi-2004», a relevé Martin Ellis, économiste en chef d'Halifax.
«Il y a eu un contraste prononcé dans le courant de l'année entre le premier semestre, où les prix ont augmenté de 11,9% et le second semestre, avec une hausse plus modeste de 2,8%», a-t-il ajouté. Cette hausse de 15,1% est la plus faible depuis 2001, année au cours de laquelle les prix avaient progressé de 11,7%, relève encore Halifax.

L’étude a constaté une division claire nord-sud dans la performance des prix de l'immobilier en 2004, l'écart entre les deux parties du pays s'étant nettement réduit ces deux dernières années.
Les plus fortes hausses ont été recensées dans le nord-ouest (+27%) et le nord (+26%) de l'Angleterre, ou encore en Irlande du Nord (+24%). Les hausses de prix les plus modestes ont été constatées dans le Grand Londres (4%) et le Sud-Est (+7%). «Les signes continus de ralentissement véritable du marché de l'immobilier devraient réduire les pressions sur la Banque d'Angleterre pour une nouvelle hausse des taux d'intérêt», commente la banque, qui estime que les taux, actuellement à 4,75%, ont atteint leur plafond et devraient finir 2005 à 4,25%. Les prix de l'immobilier en Grande-Bretagne avaient progressé de 26,4% en 2002 et de 15,4% en 2003. Ils avaient enregistré en août dernier leur première baisse mensuelle depuis décembre 2002. Les économistes ont été surpris par la hausse mensuelle des prix de l'immobilier, qui contraste avec les baisses rapportées par d'autres organismes de crédit, mais ils ont souligné la modération du mouvement. «Le rapport d'Halifax se révèle rassurant en montrant que les prix baissent régulièrement mais pas brutalement», a noté Howard Archer, du centre de recherche Global Insight.
Ainsi les prix n'ont augmenté que de 0,1% au quatrième trimestre comparé au précédent, alors que cette progression était de 2,7% au troisième trimestre, de 6,1% au deuxième et de 5,5% au premier, a-t-il relevé. L'économiste pense que la Grande-Bretagne devrait pouvoir éviter le crash immobilier, même si cela n'est pas totalement exclu. «Nous tablons sur des prix de l'immobilier stables au second semestre 2005 et en hausse de 2% sur l'ensemble de l'année», a-t-il indiqué. «Ceci est basé sur l'idée qu'un emploi élevé, une croissance modeste des salaires réels et une hausse modeste des taux d'intérêt comparée aux normes du passé, vont éviter un crash immobilier», a expliqué Howard Archer.
Un crash pourrait cependant se produire si ces critères étaient modifiés et notamment si la confiance des ménages baissait, a-t-il conclu.



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