La construction de logements neufs serait-elle en bonne voie ? Peut-être… En tout cas, l'amélioration enregistrée au mois d'avril semble se confirmer le mois dernier. Selon les derniers chiffres publiés par le ministère du Développement durable, de mars à mai 2013, le nombre de mises en chantier affiche une hausse de 6,7%. Détails.
Déjà amorcé le mois dernier avec un ralentissement de la baisse des mises en chantier, le léger mieux du marché semble se confirmer. Cette fois, les mises en chantier de logements neufs repartent même à la hausse sur les trois derniers mois, de mars à mai 2013.
Ainsi, leur nombre s'élève à près de 86.700, soit une augmentation de 6,7 % par rapport à la période de mars à mai 2012. Dans le détail, le segment des logements collectifs est orienté favorablement (+ 15,5 %). "Globalement, sur cette même période, la construction de logements individuels est quasiment stable : la construction de logements individuels purs augmente de 1,3 %, celle de logements individuels groupés baisse légèrement (- 4 ,4%). La mise en chantier de logements en résidence augmente de 5,3 %", précise le ministère. Néanmoins, en glissement annuel, le nombre de logements commencés diminue toujours avec - 13%.
Pas d'amélioration pour les autorisations
Concernant le nombre de logements autorisés, l'amélioration n'est, en revanche, pas en vue. Sur les trois derniers mois, de mars à mai 2013, 112.200 logements ont été autorisés à la construction en France, soit un recul de 4,6 % par rapport à la période de mars à mai 2012. La construction neuve, qui représente 87 % de l'offre de logements, baisse de 4,8 % par rapport aux mêmes trois mois un an plus tôt. Globalement, "la construction de logements individuels baisse", souligne le ministère. Une diminution qui impacte les logements individuels purs (- 10,1 %) et encore plus la construction de logements en résidence (- 25,6 %). Cependant, la construction de logements individuels groupés augmente de 24,2 %. En glissement annuel, le nombre de logements autorisés à la construction diminue de 7,4 %. Cette détérioration serait due au secteur du logement collectif, "en train de piquer du nez", analyse Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris X Nanterre, interrogé par l'AFP. En effet, celui-ci affiche un recul de 12,1% en rythme annuel, qui s'expliquerait par la faiblesse de l'activité des promoteurs privés et à la chute des agréments de logements sociaux.
Résultat : l'objectif des 500.000 logements par an annoncé par François Hollande lors de la campagne présidentielle, semble encore bien loin. Selon l'expert, l'année 2013 devrait s'achever avec "environ 320.000 mises en chantier", en recul de 7,5%. Quant aux mesures annoncés pour relancer le logement, elles "ne porteront pas leurs fruits avant l'automne 2014 ou début 2015", conclut l'économiste.