SOLUTION TECHNIQUE. L'isolation par l'extérieur se généralise et différentes solutions sont proposées par les fabricants. Le verre cellulaire, couramment utilisé en toiture, descend aujourd'hui le long des façades pour certains projets particuliers. Découverte de solutions aux performances garanties.
Avec l'entrée en vigueur de normes réduisant toujours davantage les consommations énergétiques moyennes, l'isolation par l'extérieur (ITE) s'impose peu à peu comme une solution incontournable, puisqu'elle résout le problème des ponts thermiques en englobant l'intégralité des façades. Divers isolants peuvent être employés, dont le polystyrène ou la laine de roche, et, désormais, le verre cellulaire ou "moussé". "Il est étanche à l'humidité, incombustible et aussi stable mécaniquement que le béton, ce qui permet d'assurer un bon jointoiement entre les panneaux", assure Gilles Mugnier, responsable marketing pour Foamglas, fabricant d'isolants thermiques. "De plus, ce produit est issu, aux deux-tiers, de verre recyclé, et il ne s'altère pas avec le temps. Son cycle de vie correspond à celui du bâtiment et il reste réutilisable à la déconstruction", poursuit-il. L'isolant, très stable dans le temps, peut donc être garanti pendant 30 ans, contrairement aux autres matériaux moins durables. Son surcoût est alors compensé par sa durée de vie beaucoup plus longue, ne nécessitant aucune intervention.
Généralement utilisé en toiture, où des plaques isolantes étanches sont collées entre elles et directement à la structure (colle minérale ou bitumineuse), le verre moussé est aujourd'hui proposé en technologie de façade légère, associé à une ossature et vêture bois ou parement en zinc agrafé. La solution, validée techniquement par un cahier des charges, a été retenue par Patricia Leboucq, maître d'œuvre de la rénovation-extension du lycée de Prony à Asnières (Hauts-de-Seine). Elle explique : "Les extensions ont été réalisées en structure légère pour une question de poids, les fondations ne pouvant pas supporter plus de masse. L'emploi de verre cellulaire a d'abord été proposé pour les toitures, puis en façade, afin de répondre à la complexité du chantier qui s'est déroulé en trois phases, et en site occupé". L'architecte précise que l'absence d'entreprise générale a entraîné un découpage en cinq macro-lots dont les différents intervenants n'étaient pas forcément bien synchronisés. "L'isolant en verre moussé a résolu le problème, car il était possible qu'il reste quelque temps à l'air libre, sans vêture, le bardage n'étant pas installé instantanément", raconte-t-elle. L'absence de dommages en cas de précipitations, le produit étant étanche, a donc constitué un argument fort. Patricia Leboucq dit également avoir été déçue par la laine minérale, isolant qu'elle a employé sur d'autres projets, dont la mise en œuvre n'était pas satisfaisante sur certains chantiers : "Un produit qui laisse parfois un peu à désirer…", déplore-t-elle.
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