DIAPORAMA - Ce vendredi, l'architecte Jacques Ferrier, chef d'orchestre de la réalisation des futurs gares du Grand Paris, nous a dévoilé leur identité, qu'il présente à l'occasion d'une exposition dédiée au Pavillon de l'Arsenal. Rencontre.
Alors que le projet du Grand Paris Express (GPE) s'active tout doucement, avec une mise en service prévue pour 2020 sur le premier tronçon, Jacques Ferrier, l'architecte pilote de l'aspect architectural des futures 72 gares dévoile leur identité visuelle au travers d'une exposition au Pavillon de l'Arsenal*. Nous l'avons rencontré ce vendredi 20 décembre dans ses ateliers.
"Cet événement organisé par le Pavillon de l'Arsenal avec le soutien de la Société du Grand Paris (SGP) donnera une identité à l'ensemble du réseau, mais il n'est pas question d'imposer la même architecture à toutes les gares", nous confie Jacques Ferrier, reconnu pour son projet pour le Pavillon de la France à l'Exposition universelle de Shanghai et la création du Sensual City avec l'architecte Pauline Marchetti.
L'objectif est donc clair : "Les futures gares devront aussi bien être singulières et s'adapter à leur territoire d'ancrage qu'exprimer une identité plus générale, celle du réseau. Un défi explicité au sein de l'exposition, avec le focus sur la ligne 15 Sud du GPE", ajoute-t-il.
Deux maquettes mises à l'honneur
Ainsi, des écrans interactifs, des façades rétro éclairées et des murs clairs, seront les points communs aux différents lieux. "Toute la séquence urbaine est exposée sur une maquette de grande dimension alors que la seconde rappelle le fameux concept de la boîte à outils mettant en lumière la séquence du parvis. C'est là où chaque architecte doit trouver un espace extérieur qui lie la gare avec la ville. La gare, c'est fondamental, ne doit pas être seulement une entrée avec une station de métro, mais ce sera une transition avec la ville, propre à chaque territoire", poursuit l'architecte.
Concrètement, en surface, chaque bâtiment sera un objet architectural unique mais devra répondre à certains critères, notamment celui de la plus grande transparence, nous rappelle-t-il.
Alors pourquoi parler de gares sensuelles ? "Parler de 'gares sensuelles' reste avant tout fédérateur, mais Il n'est pas question de diffuser de la musique ou de créer des ambiances parfumées", insiste Jacques Ferrier. L'objectif sera aussi de faire rentrer la lumière naturelle jusqu'au plus profond de la station que de maintenir une qualité "d'air frais" en permanence. "Toute une coordination harmonieuse a été réfléchie pour coordonner les bruits de portes des rames, d'avertissements de départ ou bien de bips de validation des tickets", nous explique l'architecte.
Enfin, Jacques Ferrier et Pauline Marchetti ont imaginé des dispositifs récurrents comme les "emmarchements sur le parvis des gares qui seront un lieu de rencontre. Nous avons livré en septembre 2013 la première charte d'architecture aux architectes. Nous planchons aussi sur une charte de design qui sera dévoilée fin 2014. Elle définira une collection d'objets qui portera l'identité du métro..."
"Garder le concept jusqu'au bout"
Au final, "pour nous le challenge sera vraiment de garder le concept de gares sensuelles jusqu'au bout, de permettre aux architectes de le construire sans se faire noyer dans la complexité de la technique… Ce sera ça le challenge notamment dans ce projet 100 % marchés publics !" , conclut Jacques Ferrier.
*"Grand Paris Express - Construire l'identité du nouveau métro", entrée libre jusqu'au 2 mars 2014 au Pavillon de l'Arsenal, 21, boulevard Morland, Paris IVe. www.pavillon-arsenal.com
Découvrez dès la page 2, une visite de l'exposition au Pavillon de l'Arsenal.