DIAPORAMA. Le musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne fait plonger dans l'histoire du mythique paquebot France qui reliait l'Europe aux Etats-Unis en cinq jours. Sa conception, son chantier, son aménagement, ses matériaux innovants... sont autant d'aspects rarement abordés, et pourtant le paquebot s'est distingué dans les années 60 pour son savoir-faire et ses techniques d'avant-garde. Découverte.
F.R.A.N.C.E. Les cinq mythiques gigantesques lettres lumineuses, qui trônaient sur le pont du mythique paquebot ont été installées en position d'honneur, en bas du grand escalier du musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne. Le lieu prend ainsi la relève du musée national de la Marine de Paris et de la piscine de Roubaix pour lui consacrer une grande exposition. A découvrir jusqu'au 31 mars 2014.
Baptisée "Paquebot France - Design embarqué", cette nouvelle exposition met l'accent sur les différents savoir-faire mis à profit ainsi que sur les technologies et les matériaux employés. "Étant donnée notre spécialité, cet angle s'est imposé à nous, commente Nadine Besse, directrice du musée. Nous avons souhaité mettre en avant les entreprises françaises et, surtout, montrer à quel point elles étaient à l'avant-garde, en particulier sur l'utilisation de certains matériaux, très innovants pour l'époque".
Une scénographe clairement structurée et aérée
A grand renfort de documents prêtés par French Lines, l'association qui gère les archives de la Compagnie Générale Transatlantique (CGT), elle dévoile ainsi tous les secrets du fleuron de ce fleuron de la flotte transatlantique française : depuis les études préliminaires jusqu'à son aménagement intérieur et sa décoration en passant par les différentes étapes du chantier, pharaonique par son ampleur (voir les chiffres en bas de l'article). Ses mythiques cheminées rouge et noir à ailerons, ses hélices, son ultra moderne mât radar, son design emblématique des années 60... Autant d'éléments successivement passés au crible. Les visiteurs apprennent en prime tout un tas d'anecdotes, par exemple que l'architecte Le Corbusier se serait inspiré de la silhouette de la cheminée du paquebot pour dessiner son église de Firminy, à quelques kilomètres de Saint-Etienne.Une véritable immersion facilitée par une scénographie clairement structurée et aérée. Pour la rendre attractive, de nombreux échantillons sont mis à la disposition des visiteurs. Ils peuvent ainsi toucher les matériaux évoqués comme, par exemple, Le Rilsan, un des premiers polymères biosourcés qui fut utilisé en guise de moquette et pour habiller les fauteuils du navire. Par ailleurs, le parcours est ponctué d'extraits sonores et de films qui retranscrivent parfaitement l'ambiance à bord.
Retrouvez les grandes étapes de l'histoire de ce mythique paquebot en pages suivantes.
Informations pratiques :
Paquebot France - Design Embarqué
Jusqu'au 31 mars 2014
Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne
Plus de renseignements sur le : www.mai.saint-etienne
Un chantier pharaonique
Le chantier du France aura duré près de 5 ans et mobilisé des milliers d'hommes et d'entreprises aux savoir-faire spécifiques. Les premières études ont été réalisées par la Compagnie Générale Transatlantique datent de 1953 et la première tôle a été posée en 1956
Ici, une vue générale de la construction du paquebot France (CGT 1962-1977) le 27 août 1959, à Saint-Nazaire.
"Chapeau de gendarme"
Les pièces les plus emblématiques du France sont ses cheminées rouge et noir agrémentées d'ailerons. Leur silhouette si reconnaissable et atypique pour un navire est devenue indissociable de l'image du paquebot.
Ici, elles sont vues du sundeck, aménagement extérieur du chenil en arrière-plan.
Traversée inaugurale
La première traversée transatlantique de 5 jours a été effectuée du 3 au 8 février 1962. Elle s'est conclut avec une arrivée triomphale à New York. Grand public, autorités, journalistes, agents de voyage... Tout le monde avait été convié pour voir arriver le navire.
Cabine 1ère classe
Limitation de poids, d'encombrement, matériaux anti-feu, mobilier confortable... Tels étaient les contraintes du cahier des charges donné aux décorateurs.
Cabine à deux lits de la première classe à bord du paquebot France (CGT 1962-1977).
Cabine 1ère classe
Pour aménager et décorer les différents espaces du France, la Compagnie Générale Transatlantique a fait appel aux décorateurs avec lesquels elle avait l'habitude de travailler. Elle n'a volontairement pas fait appel aux designers d'avant-garde, un choix qu'on lui a d'ailleurs souvent reproché.
Ci-contre, les passagers dans une cabine de la première classe à bord du paquebot France (CGT 1962-1977).
Cabine 1ère classe
En première classe plus qu'ailleurs le confort est de mise avec du mobilier aux finitions haut de gamme et des œuvres d'art dans les parties communes. La tapisserie revient sur le devant de la scène avec, notamment des laques mais aussi des peintures sur aluminium.
Passagers et femme de chambre dans une cabine de la première classe à bord du paquebot France (CGT 1962-1977).
Appartement grand luxe
La décoration explore de nouveaux champs avec l'emploi de matériaux innovants tels que la laque, la fibre de verre, le Rilsan, l'aluminium ou encore le stratifié. Par ailleurs, pour des raisons de sécurité, le bois avait été formellement banni.
Ci-contre, un appartement de grand luxe "Normandie" à bord du paquebot France (CGT 1962-1977).
Appartement grand luxe
Sur le plan artistique, l'on peut trouver à bord des œuvres de Picasso, Braque ou Dufy : des lithographies, aquarelles et plats en céramique.
Ci-contre, un appartement de grand luxe "Ile de France" à bord du paquebot France (CGT 1962-1977).
Salle de jeux
Salle de jeux, fumoir, piscines, salons de musique, bowling au sein du club des jeunes, salons d'écriture... Une multitude d'espaces étaient mis à la disposition des passagers.
Ci-contre, une salle de jeux pour les enfants de la classe touriste à bord du paquebot France (CGT 1962-1977) décorée par Jean-Adrien Mercier.
Salon d'écriture
Le formica est très utilisé sur le France, notamment dans les salons et les salles à manger du navire.
Salon d'écriture de la classe touriste à bord du paquebot France (CGT 1962-1977).
Patio
Le paquebot disposait également de nombreux espaces extérieurs.
Ici, le patio sur le sundeck donnant sur six cabines de première classe et les deux cabines demi-luxe "Comtat Venaissin" et "Comté de Nice" du paquebot France (CGT 1962-1977).
Promenade
Afin de rendre le mobilier pratique à utiliser, les designers avaient fait le choix d'un mobilier Outdoor pliable. Les chaises longues que l'on voit sur cette photographie étaient donc plus faciles à ranger.
Ci-contre, une photographie de la promenade vitrée de la première classe sur le Pont Véranda à bord du paquebot France (CGT 1962-1977).
Largeur : 33,60 mètres
Nombre de ponts : 12
Surface de ponts : 8 hectares
Hauteurs au-dessus de la ligne de flottaison :
- De la passerelle : 36,90 mètres- Du haut de la cheminée : 54,40 mètres
- De la pointe du mât radar : 66,90 mètres
Puissance : 160.000 chevaux
Capacité des passages : 2.044
Prix : 458,8 millions de francs